Voici un extrait d'article paru dans "Le Soleil" de Québec aujourd'hui jeudi le 13 octobre:
http://www.cyberpresse.ca/soleil/actualites/0110/act_201100023410.html
"Montcalm a son mausolée au cimetière de l’Hôpital général
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
Le crâne de Montcalm dans sa châsse de verre.
QUÉBEC — Une cérémonie commémorative inusitée se déroulera dans les rues de Québec, aujourd’hui, en fin de journée [vers 16h].
Les restes de Louis-Joseph, marquis de Montcalm, quitteront en grande pompe les cryptes de la chapelle des Ursulines, rue Donnacona, pour aller occuper un mausolée voisin du Mémorial des morts de la guerre de Sept Ans, aménagé pour la circonstance dans le cimetière de l’Hôpital général, boulevard Langelier.
Vers 16 h, un cortège de nombreux dignitaires, accompagnés de fanfares militaires, empruntera, à pied, les rues Donnacona, des Jardins, de la Fabrique, Saint-Jean, d’Aiguillon, la côte d’Abraham, les rues de la Couronne, Saint-Joseph et le cours Langelier, jusqu’au cimetière.
Parmi les dignitaires, la Commission de la capitale nationale annonce la présence du premier ministre Bernard Landry, de l’archevêque de Québec, Maurice Couture, d’un représentant de l’Église anglicane, des consul général de France et de Grande-Bretagne, de représentants des autochtones et de quelques ministres du gouvernement québécois.
Le héros malheureux de la bataille des plaines d’Abraham ira ainsi rejoindre une partie de ses troupes, soit quelque 1058 soldats français et canadiens-français qui y reposent depuis 242 ans, plus ou moins. Des centaines de soldats anglais de l’autre camp y sont aussi enterrés.
Les Augustines de l’Hôpital général soignèrent souvent en vain les combattants des deux armées ennemies, sans distinction.
La plupart de ces soldats furent blessés à mort lors de la bataille des Plaines, le 13 septembre 1759, et lors de la bataille de Sainte-Foy (le parc des Braves actuel), au printemps suivant.
Selon l’historien Jean-Yves Bronze, les Augustines avaient eu l’heureuse idée d’enregistrer le nom de la plupart de ces soldats, quelle que soit leur nationalité. C’est ainsi que leur nom apparaît sur une quarantaine de plaques de granit. Ils sont classés par régiment et par année du décès.
Ces plaques sont placées sur un tertre planté d’arbustes. Au centre, s’élève une sculpture de granit et de bronze, oeuvre de Pascale Archambault. Cette sculpture est intitulée Traverser sans retour.
L’érection du mausolée et la construction du Mémorial est une initiative du ministère de la Culture et des Communications, de la Commission de la capitale nationale et de l’organisme Souvenir français.
Ce cimetière, autrefois la propriété privée des soeurs Augustines, sera dorénavant ouvert au public.
Un crâne et un tibia
L’histoire nous apprend que la bataille des Plaines aura duré en tout et pour tout moins d’une demi-heure. Défait, blessé, Montcalm revenait à cheval vers la vieille ville lorsque, arrivé sous les portes Saint-Louis, il fut atteint au dos par une balle perdue.
Conduit chez une médecin de la rue Saint-Louis, il mourra au petit matin.
La présidente sortante du conseil d’administration du monastère des Ursulines, sœur Michèle Leblanc, explique que si le corps du général français fut inhumé au monastère des sœurs, c’est que la basilique de Québec avait trop souffert des bombardements de l’armée anglaise.
En 1883, après des travaux de restauration dans la chapelle, le corps du marquis de Montcalm fut exhumé. Il ne restait du général que le crâne et un tibia. Ces restes furent conservés dans une châsse de verre. C’est cette châsse qui sera transférée aujourd’hui au Mémorial du cimetière de l’Hôpital général pour être placée dans le mausolée.
Selon l’historien Jean-Yves Bronze, l’Hôpital général de Québec administrait jusqu’à maintenant le seul cimetière militaire au Canada. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada en a fait un lieu historique national au début de l’été. Il s’agirait en outre du seul endroit de sépulture dans le monde qui témoigne de la guerre de Sept Ans. Ce conflit a opposé la France à l’Angleterre de 1756 à 1763. En signant le traité de Paris, la France cédait à l’Angleterre le Canada, l’Acadie et la rive gauche du Mississippi, soit plus de la moitié de l’Amérique du Nord.
Les soldats français et canadiens-français des Plaines et de la bataille de Sainte-Foy étaient morts en vain.
http://www.cyberpresse.ca/soleil/actualites/0110/act_201100023410.html
"Montcalm a son mausolée au cimetière de l’Hôpital général
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
Le crâne de Montcalm dans sa châsse de verre.
QUÉBEC — Une cérémonie commémorative inusitée se déroulera dans les rues de Québec, aujourd’hui, en fin de journée [vers 16h].
Les restes de Louis-Joseph, marquis de Montcalm, quitteront en grande pompe les cryptes de la chapelle des Ursulines, rue Donnacona, pour aller occuper un mausolée voisin du Mémorial des morts de la guerre de Sept Ans, aménagé pour la circonstance dans le cimetière de l’Hôpital général, boulevard Langelier.
Vers 16 h, un cortège de nombreux dignitaires, accompagnés de fanfares militaires, empruntera, à pied, les rues Donnacona, des Jardins, de la Fabrique, Saint-Jean, d’Aiguillon, la côte d’Abraham, les rues de la Couronne, Saint-Joseph et le cours Langelier, jusqu’au cimetière.
Parmi les dignitaires, la Commission de la capitale nationale annonce la présence du premier ministre Bernard Landry, de l’archevêque de Québec, Maurice Couture, d’un représentant de l’Église anglicane, des consul général de France et de Grande-Bretagne, de représentants des autochtones et de quelques ministres du gouvernement québécois.
Le héros malheureux de la bataille des plaines d’Abraham ira ainsi rejoindre une partie de ses troupes, soit quelque 1058 soldats français et canadiens-français qui y reposent depuis 242 ans, plus ou moins. Des centaines de soldats anglais de l’autre camp y sont aussi enterrés.
Les Augustines de l’Hôpital général soignèrent souvent en vain les combattants des deux armées ennemies, sans distinction.
La plupart de ces soldats furent blessés à mort lors de la bataille des Plaines, le 13 septembre 1759, et lors de la bataille de Sainte-Foy (le parc des Braves actuel), au printemps suivant.
Selon l’historien Jean-Yves Bronze, les Augustines avaient eu l’heureuse idée d’enregistrer le nom de la plupart de ces soldats, quelle que soit leur nationalité. C’est ainsi que leur nom apparaît sur une quarantaine de plaques de granit. Ils sont classés par régiment et par année du décès.
Ces plaques sont placées sur un tertre planté d’arbustes. Au centre, s’élève une sculpture de granit et de bronze, oeuvre de Pascale Archambault. Cette sculpture est intitulée Traverser sans retour.
L’érection du mausolée et la construction du Mémorial est une initiative du ministère de la Culture et des Communications, de la Commission de la capitale nationale et de l’organisme Souvenir français.
Ce cimetière, autrefois la propriété privée des soeurs Augustines, sera dorénavant ouvert au public.
Un crâne et un tibia
L’histoire nous apprend que la bataille des Plaines aura duré en tout et pour tout moins d’une demi-heure. Défait, blessé, Montcalm revenait à cheval vers la vieille ville lorsque, arrivé sous les portes Saint-Louis, il fut atteint au dos par une balle perdue.
Conduit chez une médecin de la rue Saint-Louis, il mourra au petit matin.
La présidente sortante du conseil d’administration du monastère des Ursulines, sœur Michèle Leblanc, explique que si le corps du général français fut inhumé au monastère des sœurs, c’est que la basilique de Québec avait trop souffert des bombardements de l’armée anglaise.
En 1883, après des travaux de restauration dans la chapelle, le corps du marquis de Montcalm fut exhumé. Il ne restait du général que le crâne et un tibia. Ces restes furent conservés dans une châsse de verre. C’est cette châsse qui sera transférée aujourd’hui au Mémorial du cimetière de l’Hôpital général pour être placée dans le mausolée.
Selon l’historien Jean-Yves Bronze, l’Hôpital général de Québec administrait jusqu’à maintenant le seul cimetière militaire au Canada. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada en a fait un lieu historique national au début de l’été. Il s’agirait en outre du seul endroit de sépulture dans le monde qui témoigne de la guerre de Sept Ans. Ce conflit a opposé la France à l’Angleterre de 1756 à 1763. En signant le traité de Paris, la France cédait à l’Angleterre le Canada, l’Acadie et la rive gauche du Mississippi, soit plus de la moitié de l’Amérique du Nord.
Les soldats français et canadiens-français des Plaines et de la bataille de Sainte-Foy étaient morts en vain.