Comme l'article le dit, on le savait déjà, mais on a les découvertes archéologiques alimenter le tout.
ça, ça serait chouette
Découverte de campements amérindiens de 5000 ans
Julie Lemieux
Le Soleil
Trois campements amérindiens datant d'environ 5000 ans, 2300 ans et 500 ans ont été découverts dans le boisé Irving, près de la côte Ross à Québec. Signe que ce promontoire naturel a été propice à l'habitation et aux rassemblements depuis la préhistoire.
L'existence d'un de ces campements était connue depuis quelque temps. Mais dans le contexte de l'aménagement de la promenade Samuel-De Champlain, la Commission de la capitale nationale (CCNQ) a multiplié les fouilles dans le boisé et y a fait de nouvelles découvertes très intéressantes.
L'archéologue de la CCNQ, Yves Chrétien, y a trouvé deux autres campements qui témoignent de la présence amérindienne. Parmi les artefacts retracés sur les lieux, on note des pointes de flèche, des grattoirs pour travailler la peau des animaux, des polissoirs, des percuteurs pour tailler des pièces et des os blanchis par le feu provenant de castors ou d'autres restants de repas qui datent de 2000 à 2300 ans.
Des foyers aménagés par les Amérindiens ont aussi été découverts à certains endroits et particulièrement sur un belvédère qui offre une vue magnifique sur le fleuve et qui remonte à la préhistoire. Ce lieu impressionnant a charmé plus d'une personne au fil du temps, car il a été fréquenté par les jeunes des environs lorsque le boisé était propriété d'Irving, comme en témoignent les bouteilles de bière qu'on a aussi retrouvées sur le campement...
M. Chrétien a en outre retracé dans le boisé de la céramique iroquoienne provenant de vases servant à la cuisson ou à l'entreposage de grains. Des vestiges qui datent de l'époque de Jacques Cartier, ce qui laisse croire que les habitants de l'endroit et le grand explorateur ont pu cohabiter.
Plan des travaux d’aménagement de la promenade Samuel-de-Champlain : on aperçoit le quai des Cageux, à gauche. Les sites archéologiques de campements amérindiens se situent dans la partie supérieure du plan, à droite. (Photo fournie par la firme Daoust Lestage)
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Plan des travaux d’aménagement de la promenade Samuel-de-Champlain : on aperçoit le quai des Cageux, à gauche. Les sites archéologiques de campements amérindiens se situent dans la partie supérieure du plan, à droite.
Photo fournie par la firme Daoust Lestage
Plus «récemment», vers les années 1860, l'endroit portait le nom d'Hamelville et avait été transformé en petit hameau de villageois. Ces travailleurs du bois récupéraient les poutres venues de la rivière des Outaouais, leur refaisaient une beauté et les embarquaient dans les bateaux qui partaient vers l'Europe. Les vestiges de quelques habitations ont aussi été retrouvés.
Selon M. Chrétien, la découverte de ces emplacements et des artefacts enrichit la séquence culturelle de la région et permet de reconstituer le casse-tête des lieux de Québec propices à l'habitation au fil des millénaires. Rares sont les sites archéologiques comme ceux-ci où l'on peut retracer une présence amérindienne à différentes époques de l'histoire et de la préhistoire, dit-il.
«Il n'y a pas de documents écrits et il faut donc tenir compte de chaque information que l'on récolte pour compléter le casse-tête. Ce boisé est à une altitude de 20 m. Le fleuve était alors plus près du boisé et les Amérindiens ont dû s'installer là pour être à l'abri des fluctuations du niveau de l'eau, tout en étant à proximité du fleuve. Sans doute voulaient-ils aussi profiter de ce point de vue magnifique», explique l'archéologue.
La CCNQ, qui a racheté ces terrains de la compagnie Irving, a déjà commencé à aménager le boisé, à baliser les sentiers qui serviront à l'interprétation et à installer des escaliers en ardoise à quelques endroits. Des arbres d'une centaine d'années enrichissent les lieux et seront aussi identifiés et protégés.
Un belvédère est en construction afin de pouvoir admirer le panorama et sera relié par un escalier et une traverse de piétons à la promenade Samuel-De Champlain et à ses quais. Ainsi, les visiteurs pourront admirer le fleuve de près, puis se rendre dans les bois pour le voir du haut des belvédères. Du même coup, ils en apprendront davantage sur la vie au temps des Amérindiens.
Quelques artefacts retrouvés par la CCNQ pourraient être mis en valeur dans le bâtiment d'accueil du boisé, qui offrira aussi des services de base aux visiteurs.
M. Chrétien affirme que d'autres fouilles devraient être menées dans ce secteur riche en enseignement et souhaite même qu'elles se déroulent devant public, après l'inauguration du boisé qui portera dorénavant le nom de Tequenonday.
«J'aimerais que les gens puissent eux aussi profiter des moments de découverte d'un objet qui est passé entre les mains d'une personne qui a vécu ici il y a 5000 ans. C'est tout un thrill», lance-t-il, emballé par l'idée.
ça, ça serait chouette
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