Pas vraiment: le Costa Rica a davantage un statut s'approchant de la Belgique vis-à-vis du Royaume-Uni en 1914: un État à part entière dont la sécurité, la stabillité et l'indépendance sont garanties par un autre. Puerto Rico est totalement inféodée aux États-Unis, et c'est le Congrès américain qui prend toutes les décisions qui regardent l'île. Le gouvernement de l'île n'est constitué que selon le bon plaisir du Congrès, selon les termes des clauses «de territoire», qui gouvernent l'administration des territoires placés sous la juridiction du gouvernement, et qui ne possèdent pas le statut d'État (tout l'Ouest américain, à l'exception du Texas et de la Californie, a connu ce statut).
Le problème, c'est qu'en évitant d'être un État en bonne et due forme, Puerto Rico bénéficie de subsides importants. Ceux-ci seraient abolis au nom de l'équité entre les États si l'île devenait État, et le nouvel État devrait alors lever ses propres taxes. En outre, comme les Puerto Ricains ne votent pas au Congrès, ils ne sont pas davantage soumis aux impositions fédérales. Le meilleur des deux mondes ? Pas vraiment: le niveau de vie à Puerto Rico est véritablement inférieur à celui des États-Unis, et l'île bénéficie économiquement d'être soustraite aux règlements minimum en vigueur sur le continent (protection sociale, salaire minimum), d'où la situation actuelle, qui ne satisfait vraiment personne, mais dont certains s'accomodent, en espérant que l'île atteigne un jour un niveau de vie qui rendra l'accession au statut d'État attrayant.