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Louis-Philippe

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Introduction: la Bulle d'Or et le sentiment d'humiliation

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  • L'émergence des Habsbourgs

Rodolphe Ier (1218-1291), comte de Habsbourg avait permis à la dynastie alsacienne d'étendre son influence bien au-delà de ses limites territoriales rhénanes. L'extension du domaine comtal au nord de la Suisse actuelle lui apporta l'équilibre financier lui permettant de développer une politique germanique capable de le porter à la tête du Royaume. En s'appuyant sur ses liens avec Frédéric III de Nuremberg, héritier de la dynastie Hohenzollern, il acquit le soutien des électeurs de Saxe et de Bavière qui le portèrent sur le trône de Germanie en 1273, malgré l'opposition du Roi de Bohème, Ottokar II.


Ce dernier avait acquis au cours de son règne une très large prédominance sur le sud-est impériale, en conquérant ou s'octroyant par ses relations matrimoniales de vastes domaines en Autriche, Styrie et Carinthie. Cette expansion fut probablement considérée comme une menace pour les princes allemands de Bavière et du Tyrol qui donnèrent leur soutien plein et entier à Rodolphe dans ses premiers mouvements diplomatique en tant que Roi de Germanie.


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Territoires sous l'autorité d'Ottokar II en vert

Réunissant la Diète impériale en 1274, il demanda la restitution à la couronne des territoires autrichiens acquis depuis le XIIe siècle. Ottokar refusa et fut mis au ban de l'Empire et la guerre fut déclarée. Le retournement des alliances permit à Rodolphe Ier de vaincre Ottokar en 1276 qui céda les quatre fiefs d'Autriche, de Styrie, de Carinthie et de Carniole en échange de son maintien à la tête de la Bohème et du mariage de son fils avec une des filles de Rodolphe.


Rodolphe mit à profit la fin de son règne pour pacifier les provinces nouvellement acquises et les transmettre à ses fils Albert et Rodolphe. Mais par le traité de Rheinfelden de juin 1283, Albert fut désigné unique successeur de l'héritage habsbourgeois.


  • Échec et renoncement
Mais la croissance si rapide de la puissance des Habsbourg entraîna la crainte d’un certain nombre d’électeur qui choisirent Adolphe de Nassau pour devenir roi de Germanie. Albert Ier (1255-1308) dut également faire face à l’opposition, dans les territoires acquis par son père, des nobles craignant pour leurs prérogatives. Acceptant de délaisser un temps la charge royale, il commença par écraser les révoltes nobiliaires afin de raffermir son pouvoir sur ses fiefs autrichiens et styriens.


Adolphe de Nassau avait entretemps ligué contre lui les électeurs qui le déposèrent en 1297. Albert fut élu en 1298 par les princes qui craignaient auparavant pour leur indépendance. Et la politique du duc d’Autriche les conforta rapidement dans leur crainte. Il tenta d’accroître ses possessions à l’est de l’Empire en récupérant la couronne de Bohème dont le dernier roi, Wenceslas III, venait de décéder sans héritier mâle, ainsi qu’en Thuringe, Misnie et Hollande. Diplomatiquement, il se rapprocha du royaume de France et de la Papauté pour être reconnu sur l’échiquier européen et valider sa politique intérieur de consolidation de l’autorité royale.


Le 1er mai 1308, Albert fut assassiné par son neveu Jean aidé de plusieurs nobles suisses que la politique autoritaire du duc avait lésés. Effrayés à l’idée que ses héritiers puissent poursuivre la politique de leur père, les électeurs du Saint-Empire se tournèrent vers Louis de Luxembourg pour prendre le trône de Germanie et récupérer à son profit la couronne de Bohème.


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"La mort d'Albert Ier le 1er mai 1308", miniature tirée de la Chronique autrichienne des 95 Etats, 1479/1480

Les enfants d’Albert, Frédéric et Léopold, ne réussirent pas à poursuivre la politique de leur père. Ecrasés par les Suisses à la bataille de Morgarten en 1315, vaincus par les Bavarois en 1322 à la bataille de Mühldorf où Frédéric fut capturé par Louis IV de Bavière, ils renoncèrent finalement à la couronne et se replièrent sur leurs territoires autrichiens.



  • Albert II, consolidation et humiliation


A la mort de Frédéric en 1330, Albert dirigea conjointement avec son frère Otto les fiefs habsbourgeois. Il se réconcilia avec Louis de Bavière par le traité d’Haguenau le 6 août 1330. Ce dernier lui offrit, en échange du renoncement à la couronne germanique, la Carinthie et la Styrie qui offraient richesses et accès à l’Adriatique.

Jean de Bohème accepta d’abandonner ses prétentions sur la Carinthie, par l’action diplomatique de Louis de Bavière. Libérée de la menace tchèque, l’Autriche vécut une période de paix relative et de prospérité jusqu’à l’apparition de la Peste Noire qui entraîna la mort d’un tiers de sa population et une grave crise sociale et religieuse.


Louis de Bavière avait ligué contre lui les électeurs germaniques, les princes italiens, la papauté et le Roi de France en s’engageant aux côtés des Anglais dans la guerre de Cent Ans. L’échec d’Edouard III d’Angleterre en Flandre mena l’Empire à l’échec. Le pape Clément VI, proche de Philippe VI de France, demanda l’abdication de Louis et fit élire contre lui Charles, fils de Jean de Bohème. La mort de Louis en 1347 laissa Charles seul maître du titre. Il fut couronné roi de Germanie le 6 janvier 1355 et finalement Empereur Romain Germanique le 6 janvier de la même année.


La principale décision de Charles IV de Bohème fut de relever les institutions impériales. Il convoqua le 25 novembre 1355 la Diète d’Empire afin de réorganiser le fonctionnement impérial. Le nombre d’électeurs est fixé à sept. L’Empereur est élu à la majorité et non à l’unanimité comme précédemment. L’autorité du Pape sur le couronnement est supprimée, limitant de fait les ingérences extérieures dans la prise de décision des électeurs.


Pour l’Autriche, cette décision fut lourde de conséquences. La maison de Habsbourg, qui avait crû si rapidement au cours des XIIIe et XIVe siècles, était cloisonnée aux marges de l’Empire. Charles IV de Bohème s’était attribué un titre d’électeur et avait offert à ses soutiens les six autres. Après avoir perdu la couronne germanique, l’Autriche se voyait également retirer toute possibilité décisionnelle dans le choix de l’Empereur.

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Auguste Migette,
Le décret de la Bulle d'Or par la Diète à Metz, vers 1850


Albert II vit cette décision de Charles IV comme une provocation qui entraîna près d’un siècle de rivalités diplomatique et militaire entre les deux voisins. Il décida alors de réorienter ses velléités de contrôle sur le sud de l’Empire et au-delà de ses frontières, tout en se dégageant de l’autorité impériale. Il engagea également une politique de rapprochement avec les électeurs effrayés de l’accroissement du pouvoir de la Bohème et pouvoir combattre diplomatiquement au sein de la Diète son rival tchèque.


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Domaines du Saint-Empire, 1273-1378. En orange les domaines des Habsbourg.
 
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AAR sous MEIOU & Taxes, v.1.19

Objectifs: faire de l'Autriche une puissance européenne.

Limites:
  • Ne pas utiliser les claims. Ca ne devrait pas exister dans le Saint-Empire. Les lois de possession des territoires sont trop strictes pour ça. On ne peut pas manger les Etats petit bout par petit bout. Il faut les avaler dans leur globalité.
  • Ne pas faire de guerre sans CB
  • En cas de guerre dans le Saint-Empire, pas d'annexion de territoire (hormis les terres d'Etats extérieurs au SERGE, comme la France, la Pologne ou Venise par exemple) qui ne soient frontaliers de mes domaines.
  • Respect de l'intégrité des électeurs. Pas de vassalisation militaire. Possibilité (ce n'est pas encore arrivé) d'avoir une union personnelle, mais c'est tout!
  • Libération des terres d'Empire: jamais d'annexion pour soit. Uniquement de la libération propre (rendre les provinces, libérer des électeurs).
  • A moins d'un évènement tout pourri (du style, à la mort du monarque, la cour qui coûte des sous, ou un évènement de type "Personne ne veut travailler"), pas de prêt.
On verra bien ce que ça donnera! :)
 
J'ai également fait quelques modifications pour éviter le grosbillisme dans les fichiers du jeu. Les claims durent dix ans à être créés et ne durent que 5 ans. Les annexions dans le SERGE sont limitées (ça évite d'avoir 3 ou 4 gros Etats seulement... je ne supporte pas un SERGE avec seulement 3 ou 4 princes et un seul électeur). Le badboy a été augmenté pour les demandes de paix trop importantes et allant à l'encontre des CB.

Dernière limite que j'ai oubliée: pas d'unification du SERGE si j'y arrive (ça m'étonnerait, je n'aurai pas assez d'autorité impériale).
 
Intéressant, je vais suivre cet AAR avec intérêt! Sujet "observé".
 
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Merci beaucoup! :) J'en suis en 1420 environ dans la partie. Je continue un peu dans la semaine et je posterai sûrement vendredi.
En revanche, je ne dis pas que je continuerai jusqu'au bout. Tout dépendra de l'intérêt de la partie. Pour le moment, c'est plutôt cool! Ce qui est dommage c'est que dans ma partie d'essai, j'avais réussi sans rien faire à avoir une union personnelle avec la France... Et là, ça n'en prend pas la direction! :D
 
Merci à vous! :D
Bon, ça m'a l'air sympa cette histoire. J'ai joué une centaine d'années et les choses commencent à bouger! Il risque d'y avoir un certain nombre d'évènements intéressants dans les prochaines années de jeu. :cool:
 
Non mais t'es sérieux quant tu dis que tu vas booster le bad-boy ? o_O

Dans MEIOU je me suis taper presque 30 ans de haine continus par tous mes voisins pour avoir vassaliser la Bulgarie avec l'Empire des Romains. (en même temps wrath of god n'aide pas :p)
Si j'avais pas été allier a la Hongrie je l'aurai sentis passer sans aucun doute. :D

Bon ben je dis bon tripe sado-masochiste. Personnellement j'ai hâte de voir ça. :rolleyes:
 
Le but c'est justement de ne pas faire de guerre pour rien! ^^ Par exemple, en annexant
les deux provinces vénitiennes
, je n'ai pas pu faire grand chose pendant quelques années niveau diplomatique (vu que mes relations avec quasi tous les Etats italiens étaient tombés à -60... Ca fait 10 de BB pour chaque province. Mais ça limite très légèrement l'IA également. J'en suis à une situation à peu près correcte historiquement parlant en 1450, et ça vaut le coup! :D On a dit PA-CHI-FICHTE! :p
 
Dans toutes mes parties, je me suis imposé de grosses limites pour éviter de rendre la partie trop facile. Dans un de mes premiers AAR sur la France, j'avais créé une flopée d'évènements qui me retiraient mes troupes, lançaient des révoltes un peu partout, etc. Bref, je la jouais rapidement.
Mais j'aurais aussi pu m'amuser à prendre la Castille, écraser tout le monde, coloniser à tout va et laisser les claims gentiment! :D Mais là, en jouant pachifiste, la partie garde de l'intérêt (et je me fais pas mal bouger par mes adversaires!). J'attends avec hâte de me retrouver contre la France. Dans ma partie d'essai, mes débuts ont été assez difficiles, surtout quand je suis tombé en guerre de succession pour je ne sais quel mineur allemand contre la Hongrie, la Pologne, la Bohème et la Croatie, ne pouvant compter que sur Gorizia et Trieste... Autant dire que j'ai perdu la guerre! :D
Et puis, il y aura les guerres de religion! ;)
 
Et la France, l'Espagne, l'Angleterre (peut-être pas en fait! ^^), la Hongrie et d'autres Etats barbares qui assiègent notre très Saint Empire Romain Germanique... :D
 
Je poste juste parce que si je vais suivre aussi, je veux aussi générer une alerte à Loup et Oli.
Raté! J'ai enlevé les alertes pour les nouveaux messages dans les sujets sous mon observation/regard. ;)
 
Albert II (Archiduc 1330-1384) : Consolidation du pouvoir et extension



1. Progression vers le sud et guerre vénitienne (1356-1360)


La Bulle d'Or fut un rude coup porté aux intérêts des Habsbourg dans le Saint-Empire. Les électeurs ressentaient ce nouvel arrivant comme une menace et préféraient faire reposer l'autorité impériale sur les épaules de Charles IV de Bohème, dont le royaume périphérique était vu avec bienveillance. Albert se détourna alors un temps de ses préoccupations allemandes et voulut raffermir ses positions au sud, en direction de la mer Adriatique.


Depuis le début du XIVe siècle, la République de Venise, forte de ses positions commerciales en Orient, tentait d'agrandir son domaine territorial en Vénétie et sur la côte dalmate. Cependant, le royaume de Hongrie, mené par Louis Ier le Grand, refusait de voir s'accroître cette puissance navale sur le royaume de Croatie, lié à la couronne hongroise depuis le XIIe siècle. Albert II avait compris que l'empêtrement de la République de Venise dans ce conflit côtier, visant à assurer la suprématie commerciale depuis l'Orient, pourrait lui être bénéfique pour contrôler toute l'Istrie.


Cherchant des soutiens dans ses plans, ce fut tout naturellement que l'Autriche se rapprocha en premier lieu de la principauté du Tyrol. Albert offrit sa fille Marguerite en mariage au fils de Marguerite de Carinthie, Meinhard, dont la santé fragile devait assurer à la fin de sa vie le rattachement du Tyrol à l'archiduché autrichien.


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L'Evèque de Trentin accepta également de se soumettre à la protection des Habsbourgs, permettant d'assurer la route du sud vers l'Italie en cas de conflit dans la péninsule ; de même que la ville libre de Trieste, qui offrait un nouveau soutien maritime à l'Autriche en Adriatique.


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Se détournant des anciennes amitiés impériales, Albert chercha de nouveaux soutiens de poids à l'extérieur. La France, qui était alors en guerre en Bretagne contre l'Angleterre, avait depuis 1355 approché les Autrichiens afin de faire front commun. Jean II avait également vu comme un affront la Bulle d'Or alors que la France avait apporté tout son soutien à Charles IV de Luxembourg dans sa lutte contre Louis de Bavière, le faisant nommé anti-Roi par le Pape. Les dépenses de cette coûteuse politique diplomatique avaient laissé la France exsangue et à la merci de l'ennemi anglais. En donnant son appui à Albert II et en proposant sa fille Marie à Rodolphe de Habsbourg, Jean s'assurait la stabilité de ses frontières orientales pour se concentrer sur le terrain français.


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Les années 1356 et 1357 furent des moments de préparation de guerre. Malgré la toute-puissance du Royaume de Hongrie, la Sérénissime tenait tête et parvint même à assiéger Zagreb en juillet 1357. Comprenant que, sans flotte, il était impossible de lutter contre Venise, Albert ordonna le lancement de plusieurs navires afin de rivaliser avec son opposant. Il demanda aussi la levée de plusieurs régiments autrichiens placés sous les ordres du commandant Viktor von Stubenrauch (général 3/2/1/0).

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Le 29 juin 1358, l'armée de Stubenrauch faisait son entrée à Rovigno avant de poursuivre en direction de Pola. L'avancée des troupes autrichiennes ne fut ralentie que par une petite escarmouche contre une troupe de mercenaires vénitiens, vite écrasée, le 28 août.

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Malheureusement, entre temps, ceux sur qui Albert avait espéré pouvoir compter dans sa guerre istrienne, la ville libre de Trieste s'était retournée contre l'Autriche et s'était rangée du côté vénitien. Le 10 octobre, Stubenrauch arrivé devant Pola dut immédiatement reprendre le chemin de la Carniole puis de là Trieste, sans avoir oublié de laisser à son second une troupe suffisante pour poursuivre le siège de la ville. Le 18 octobre, arrivé sous les murs de Trieste, l'armée rencontra les mercenaires triestins qui furent écrasés sous le nombre.


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Poursuivant en Frioul, Stubenrauch battit la campagne à la recherche des derniers fuyards vénéto-triestins et débuta la conquête systématique de la Terre Ferme, à commencer par Trévise et Belluno. L'accès à la lagune et à la ville de Venise même était interdit par les galères ennemies revenues d'urgence de leurs raids sur la côte croate.


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Trévise tomba le 26 août 1359, suivie de Belluno le 27 février 1360. Le 12 mars, la flotte vénitienne se retira de Pola qui fut prise par Stubenrauch et brûlée. Le lendemain, la reddition de toute la péninsule était signée.




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Le 18 juillet 1360, la République de Venise, épuisée économiquement et militairement, signa le traité de Zadar avec la Hongrie. La Sérénissime dut livrer l'ensemble de ses possessions sur la côte dalmate, notamment Split, abandonner de nombreux droits commerciaux vers l'Europe centrale et renoncer à toute prétention future sur l'Istrie et la ville libre de Trieste, laissant le champ libre à l'Autriche.

2. Stabilisation et conflits mineurs - 1358-1366


En stabilisant la frontière sud de l'Autriche, Albert pouvait désormais se concentrer sur la stabilisation de ses terres du nord. En avril 1360, la ville de Lienz, dont les bourgeois s'était révoltés contre les comtes de Gorizia, donna les clés de la ville à l'archiduc. Le comte de Gorizia, comprenant qu'il était impossible de demander la restauration de son autorité sur ses terres tyroliennes signa un traité d'alliance avec Albert II avant de lui prêter allégeance en octobre 1360. L'évêque de Trente avait fait de même quelques mois plus tôt. L'archevêque de Salzbourg, menacé par les incursions des seigneurs bavarois, se soumit également le 3 septembre 1365, quelques jours après la ville libre de Trieste avec qui les relations s'étaient apaisées après la trahison de 1358.


En 1362, un conflit éclata entre le Margraviat de Brandebourg qui cherchait un débouché sur la mer baltique et la ville de Kammin. Albert II accepta d'entrer dans le conflit qui ne fut marqué que par quelques escarmouches mineures en Saxe. Le 4 juin 1364, l'armée brandebourgeoise faisait son entrée dans la ville de Kammin, mettant fin au conflit.

En France, le roi Jean II cherchait à accroitre son autorité dans les Pyrénées. Son armée, en station près de Toulouse, fut abandonnée par les troupes du comte de Comminges qui venait de prêter serment au roi de Navarre, le 31 décembre 1364. Le conflit fut bref et marqué surtout par le passage des Pyrénées en Espagne des armées françaises. En décembre 1365, le comté était rattaché à la couronne.


Sur le plan intérieur, cette partie du règne d'Albert II, entre 1358 et 1366, fut marquée par plusieurs révoltes nobiliaires, en Alsace (1359) et en Styrie (1364) notamment, vite écrasées par l'armée. L'autorité archiducale commençait à peser sur les privilèges de l'ancienne noblesse militaire.

Le clergé lui-même voulait mettre fin au règne incontesté d'Albert. Le Pape, qui avait fui Rome, avait ordonné à l'archevêque de Salzbourg de prêcher en sa faveur pour que la ville soit récupérée des mains de la noblesse romaine. Il est vrai qu'en 1358, Albert II avait accepté de prêter main-forte au pape.


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Mais empêtré dans son conflit vénitien, Albert n'eut pas le loisir de respecter sa promesse. Le Pape, par vengeance, retira la charge cardinalice à l'évêque de Vienne et laissa vacant pendant plusieurs années plusieurs postes importants sur les terres des Habsbourg. En réponse, les domaines de ces charges furent rattachés à la couronne. Le scandale fut retentissant, marquant un peu plus l'affaissement de l'autorité papale sur les terres d'Empire, en plein exil en Avignon.



Ce fut également une période d'essor économique et artistique. La stabilité relative des terres autrichiennes, l'essor commercial du notamment à la conquête de l'Istrie et à la constitution d'une véritable route nord-alpine par le Tyrol, l'Alsace et la Lorraine (qui signa une alliance en 1365) permettant d'éviter les intermédiaires italiens, permit l'enrichissement de l'archiduché. Des moulins à vent furent construits dans tout le duché.

L'argent accumulé servit également à financer des artistes étrangers venus embellir la cour ducale de Vienne (Evènement Ecole Florentine).


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Anonyme, Le comptoir, XIVe siècle