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hehe on sans l'arrogance Qgiste !

ta raison mon von ! vaincre dans l'arrogance et perdre dans la mauvaise foi ! :D

vive le qg ! ^^
 
Matthias Ier avait été accablé de sueurs froides jusqu'a la nouvelle salvatrice de l'accord trouvé avec les Polonais. L'idée de voir ses ennemis parader en son pays, sans qu'il eut pu faire quoi que ce soit, le hantait en permanence. Comment avait-il pu être aussi naïf et croire qu'une petite armée suffirait à imposer la volonté autrichienne? À quoi auraient servi toutes les économies réalisées vis-à-vis de l'entretien des troupes quand les trébuchets étrangers réduiraient Vienne en cendres et forceraient l'archiduc à baiser les pieds du tyran qui l'aurait soumi? Tous les forgerons d'Autriche reçurent l'ordre de cesser leurs travaux pour se concentrer sur la production d'armes. Piques, hallebardes, épées longues et courtes, armures, écus, lances, masses d'armes, haches ... les arsenaux devraient déjà en être remplis!

Les hommes qui auraient à les manier manquaient encore. Il fallait faire preuve de retenue pour ne pas dépeupler des villages entiers, car malgré tout l'archiduc ne pouvait commander qu'a assez peu de sujets. Rien à voir avec les vastes royaumes de Pologne, de Lituanie, d'Angleterre, ou ... de France. Les yeux du jeune souverain s'embrasèrent lorsqu'on lui montra les cartes consécutives au traité de Verneuil, où le Saint-Empire dut céder de larges terres aux Francs.

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Même les Pays-Bas avaient été démembrés ... Matthias n'en pouvait plus. Les dispositions prises pour la reconstitution d'une armée duchale étaient raisonnables, mais trop lentes à son goût. Il révoqua nombre de protections pour l'enrôlement de serfs, augmenta la prime à l'engagement pour des soldats de l'Empire, reçut de plus en plus de capitaines italiens à sa cour, visitait presque quotidiennement les forges et organisait de longs voyages dans le seul but de trouver de nouveaux hommes d'armes prêts à servir sa cause. Les immenses efforts déployés ne passèrent pas inaperçus à l'étranger. Les princes du Saint-Empire approuvaient ces gestes. Leur honneur n'avait été que trop bafoué.

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Henri II de Valois n'éprouvait que dédain et mépris pour ce qu'il considérait comme des agitations épileptiques d'une horde de rats barbares se pressant aux portes de son magnificient royaume. Pour montrer sa puissance, il mit en garnison ses meilleurs hommes en Alsace. L'on rapporta que l'armée qui s'y était rassemblée comptait plus de 17 000 cavaliers et 18 000 piquiers, archers et épéistes! C'était là des chiffres auxquels l'on pouvait à peine croire, seuls les rapports répétés d'espions de nombreux pays parvinrent à convaincre l'archiduc de leur véracité. Et ce n'était là qu'une fraction de la colossale force des Francs. On soupçonnait que le roi pouvait faire appel à plus de 90 000 autres hommes en cas de guerre! En comparaison, les 25 000 hommes des Habsbourgs paraissaient bien pâles ...

Une courte guerre entreprise avec la Hongrie contre Raguse régla son compte à la petite cité marchande. L'Autriche vint aussi au secours de Gênes lors d'une guerre contre la Savoie. Beaucoup d'états se rallièrent à Matthias pour ce conflit: Ferrara, les États du Pape, Venise, le Palatinat. Ils se rangèrent tous à la suprématie autrichienne, c'était bon à savoir. Le duché de Savoie n'avait aucune chance et fut soumis rapidement. Il devint un vassal de l'Autriche et céda ses terres les plus méridioniales à Gênes.

L'archiduc cavalait d'une cour à l'autre, tenant des discours haineux aux princes du Saint-Empire. Il voulait persuader chaque noble de la nuisance extrême que représentait la France. Il n'en fallait pas beaucoup pour convaincre la plupart d'entre eux, car ils avaient presque tous soufferts de la main des Valois. L'arrogance de ces derniers était sans limite, ils avaient même interdits au Limbourg et à la Gueldre d'intervenir dans le Brabant, où grondait une gigantesque révolte de paysans. L'Angleterre conclut une alliance avec l'Autriche juste avant que Matthias se fasse enfin élire Empereur, après la mort de Johann Wilhelm Ier le 12 juillet 1457.

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Le recrutement de nouvelles troupes en fut la conséquence la plus directe, un an plus tard il pouvait déjà compter sur 44 000 hommes. Une armée imposante et ô combien plus puissante que celle qu'il avait menée contre la Pologne quelques années plus tôt, mais toujours trop peu pour en imposer aux Francs. De nouvelles idées en provenance d'Italie et de Suisse furent intégrées, l'entraînement considérablement étendu, la solde augmentée et de vaillants capitaines engagés. Le but était de renforcer la cohésion des troupes, de garantir une excellente habileté dans le maniement des armes et de rendre l'armée plus uniforme. Il restait à éprouver le résultat de tous ces efforts sur le champ de bataille. La seule amélioration tangible en temps de paix fut la baisse du taux de désertion.

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Celà allait vite changer ...

Quousque tandem abutere, Gallia, patientia nostra? Ces immondes pourceaux français ont osé l'inimaginable, l'insulte suprême, le sommet des folies! Ils s'en prennent à Liège et au Brabant! Les préparatifs autrichiens n'étaient pas finis, mais à peine cet affront annoncé, l'Empereur leva son bras empli de courroux pour protéger son vassal. Le Saint-Empire défendra son bien!

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Cette guerre était inévitable, et pourtant elle aurait pu débuter sous de meilleures augures. Certes, L'Aragon et le Portugal menaient une guerre de frontière avec la France. Nos alliés anglais, génois, palatins et hongrois ne se sentaient par contre pas concernés, et laissèrent l'archiduché pratiquement seul face aux Francs.

Fou de rage, Matthias lança ses deux plus grandes armées à l'assaut des possessions ennemies. L'armée duchale repoussa les Lorrains de leurs terres et mis siège à leurs châteaux, tandis que l'armée du baron Greiffenau von Wolfsberg (le fils du défunt chevalier Greif) occupa les principales artères de l'ancien évêché d'Alsace. Quelle joie les paysans n'éprouvèrent-ils pas à la vue des banniéres impériales! Matthias était heureux de voir la loyauté de sujets, fidèles même sous la menace des tyrans qui prétendaient les gouverner!

Sa mine s'assombrit quand il vit arriver la gigantesque armée du perfide Ignace de Saint-Germain, comte d'Auvergne. Son roi lui avait donné tellement de moyens que c'était à en pleurer! Sans les renforts qui ne venaient que lentement d'Autriche, personne ne pouvait s'opposer à ces démons. Toute la discipline du monde n'y changerait rien. Matthias fut forcé de retraiter et d'abandonner la Lorraine et l'Alsace à leur sort. Anvers tomba également, ce qui ne fut une surprise pour personne.

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Les puissantes forteresses de Forêt Noire verrouilleraient efficacement l'accès vers les terres autrichiennes, pensait-il. L'on signalait déjà des troupes de Provence dans le Trentin, et même des Francs débarqués en Istrie! L'Empereur fonça vers le Sud pour repousser les envahisseurs, tandis que Rainer-Friedrich von Stubenrauch, un général de renom dont Matthias louait les services à prix d'or, tentait de retarder les Français sur le Rhin.

Mal lui en prit! De grosses colonnes de cavaliers eurent tôt fait de rattraper les Autrichiens, les forcant à la bataille à Pfaffenhoffen le 20 mars 1459, puis le 27 mars dans les environs de Metz. Il n'y eût qu'une poignée de rescapés, l'armée duchale, la plus grande de l'archiduché, avait été rayée de ce monde! Comment arrêterons-nous ces démons désormais?

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Il fallait recourir à des mesures draconiennes. Les tentatives de reconquête d'Anvers furent abandonnées, les chevaliers de l'armée des Flandres retournèrent vers l'Autriche en passant par l'Allemagne centrale. L'Empereur voulait débarasser le Trentin et l'Istrie de toute présence ennemie, et ce à l'aide d'une armée impériale fraîchement levée. Von Wolfsberg tentait lui aussi de rentrer en Autriche avec son armée qui naguère couvrait les flancs de l'armée duchale. De hautes fonctions cléricales furent vendues au plus offrant pour vingt ans, les fonds récoltés servirent à recruter des dizaines de nouveaux régiments dans tout l'Empire. Le repli vers l'Autriche était nécessaire pour rassembler à nouveau toutes les forces disponibles. Une fois ceci fait, une bataille décisive contre la France pourrait être engagée. C'étaient là les plans du conseil de guerre de Sa Majesté.

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Quand le Brabant apprit le repli autrichien, il découragea d'espérer la moindre victoire et se jeta dans les bras avides du vautour français. Le prix qu'il eût à payer pour se défaire de son étreinte morbide fut énorme: 950 000 ducats et le comté même du Brabant. Il ne restait donc aux princes de ce pays que quelques possessions annexes ...

Complètement épuisé et hanté par des cauchemards, le fébrile Matthias Ier rendit l'âme dans la nuit du 9 au 10 juin 1459. Son frère cadet Johann Ier prit les affaires en main. Il n'avait pas le temps de voyager à Francfort, aussi les princes du Saint-Empire le couronnèrent-ils à Vienne. Tous comprenaient l'enjeu immense de cette guerre et soutenaient moralement leur plus haut suzerain sur terre.

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Le nouvel Empereur se trouvait dans une situation très délicate, c'était à lui de faire en sorte que l'Autriche sorte victorieuse de cette guerre infâme. Il ne put empêcher Rainer-Friedrich von Stubenrauch d'encourir sa perte dans le Bade, où il avait fait volte-face devant Gaston de la Tour d'Auvergne, qui menait un contingent presque équivalent au sien. Il perdit cependant cette bataille et fut surpris par l'arrivée de renforts montés en provenance de Lorraine, qui l'acculèrent à une défaite totale à Heidelberg. Cette nouvelle perte de quinze régiments forçait Johann à la plus grande prudence. La moindre bataille perdue pouvait se transformer en désastre insurmontable. Qu'adviendrait-il des terres dont il venait d'hériter si plus un homme ne dresserait sa lance pour les protéger?

De nouvelles troupes étaient levées sans cesse. Contrairement à son frère qui avait un faible pour l'infanterie, plus simple à entrainer et entretenir, il s'efforçait de recruter des chevaliers en leur promettant monts et merveilles. Les piquiers ne lui inspiraient pas confiance, il préférait avor à ses côtés des nobles bien équipés, qui avaient tout à perdre s'ils se battaient mal. Il fit ses preuves lors de la bataille de Schwaz, détruisant l'armée de Provence du comte Alphonse III. Les Français avaient aussi été chassés d'Istrie, mais menaçaient d'occuper tout le Bade et la Souabe. Leurs laquais de Trèves ne manquaient pas de leur prêter main forte pour leur sombre office.

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Te voilà à nouveau confronter au problème principal de EU3 : la France représentant la quintessence des manques de EU3.

Je te dis bonne chance. A ta place je les aurais attendu derrière le Rhin avec mes armées pour profiter des bonus défensifs.
 
Je n'aurais pas accepté, et ce pour une raison assez simple: la seule armée polonaise encore en état de combattre était chez moi. Elle était composée en majorité de cavaliers, mortels pour les combats entre armées, mais pas franchement utiles pour les sièges. L'armée d'Alexandre Ier aurait mis des années à conquérir ne serait-ce qu'une poignée de provinces. Pendant ce temps, trois alliés et des rebelles tapaient à qui mieux mieux sur une Pologne déjà dangereusement affaiblie. J'avais donc de bons atouts, et au final, la paix ne leur a pas coûté si cher que celà. L'union personnelle avec la Thuringe était certes un gros morceau, mais en soi, ça ne les affaiblit pas directement que de me la concéder. Les 25 000 ducats que j'ai demandés étaient plus symboliques :) D'ailleurs, la Pologne me proposait régulièrement des paix blanches.
Si mon armée n'avait pas été détruite, j'aurais sûrement pu réclamer la Slovaquie entière! La victoire polonaise n'a rééquilibré une situation déjà désastreuse que marginalement.

Ok ca va vous m'avez convaincu ^^. C'est vrai que sous cette optique, c'est face à une IA inteliigente qu'on assiste ^^
 
La France est monstrueuse. Elle l'a été historiquement, mais seulement tardivement. Que manque t-il donc à ce jeu pour affaiblir la France tout en restant général? Un plus grand conflit religieux, dépeupler un peu plus la France après la guerre de cent ans, rendre les coalitions avec but possibles? Je dirais un peu de tout. Une autre demande que je n'ai jamais osé faire, c'est que chaque pays puisse devenir un Saint Empire. La Pologne avait une monarchie élective qui y ressemblait beaucoup, non?
 
Te voilà à nouveau confronter au problème principal de EU3 : la France représentant la quintessence des manques de EU3.

Je te dis bonne chance. A ta place je les aurais attendu derrière le Rhin avec mes armées pour profiter des bonus défensifs.
Merci pour les encouragements :) Je ne voulais pas attendre les Français derrière le Rhin car je comptais profiter de leur absence dans le secteur pour me prendre quelques provinces en douce. J'ai sous-estimé leur force et leur capacité à me combattre en même temps que l'Aragon, le Portugal, le Brabant et Liège :(
Ok ca va vous m'avez convaincu ^^. C'est vrai que sous cette optique, c'est face à une IA inteliigente qu'on assiste ^^
Oui, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai beaucoup plus accroché à EU3 qu'a EU2 :)
Colle lui une bonne rouste a ce chien de français!
Enfin au moins une tape derrière l'oreille si c'est possible...
Je ferais de mon mieux, on verra ce que ça donne :wacko:
La France est monstrueuse. Elle l'a été historiquement, mais seulement tardivement. Que manque t-il donc à ce jeu pour affaiblir la France tout en restant général? Un plus grand conflit religieux, dépeupler un peu plus la France après la guerre de cent ans, rendre les coalitions avec but possibles? Je dirais un peu de tout. Une autre demande que je n'ai jamais osé faire, c'est que chaque pays puisse devenir un Saint Empire. La Pologne avait une monarchie élective qui y ressemblait beaucoup, non?
Il manque une bonne grosse guerre de cent ans avec des Anglais aux couilles d'acier il me semble. Dans cette partie ils se sont fait virer de France fissa, ils n'ont plus que le duché de Bretagne, dont ils ont hérité.
Pour le Saint-Empire, je pense quand même qu'il s'agit d'une structure unique. La Pologne était beaucoup plus centralisée, avec notamment des impôts directs dans tout le Royaume et une concentration géographique et culturelle beaucoup plus importante. L'Empereur n'a jamais eu le pouvoir de lever réellement des impôts dans l'Empire (dommage d'ailleurs, je m'en serais bien accomodé :D)
Petite précision, le personnage de Rainer-Friedrich von Stubenrauch, c'est toi ;)
 
Empire (dommage d'ailleurs, je m'en serais bien accomodé :D)
Petite précision, le personnage de Rainer-Friedrich von Stubenrauch, c'est toi ;)

Apparemment, tu as retenu mes prouesses militaires plus qu'autre chose. C'est gentils de l'attention. :p
 
Chapitre 7: 1460-1470

Les batailles se multipliaient, l'Autriche combattait une véritable hydre! L'armée impériale combattait ferme, repoussant Alphonse III du Trentin, détruisant les restes de son armée et des renforts orléanais en Suisse, et repoussant toutes les tentatives françaises de débarquer en Istrie. Johann Ier avait lui réussi à empêcher une invasion de la Souabe, et avec ses 6000 cavaliers infligea une défaite sanglante à Jean-Antoine de la Mothe dans le Tyrol. Gaston Ier d'Orléans perdit toutes ses hommes durant une embuscade manquée.

Une fois la confusion de ces violents affrontements en Autriche terminés momentanément, Johann Ier procéda à une répartition des tâches. Rainer-Friedrich von Stubenrauch défendrait les possessions italiennes et la côte dalmate face aux intrusions provencales et orléanaises, tandis que Johann même s'efforcerait de repousser les Francs et Lorrains venus du Nord. Le Bade et Anvers furent abandonnés. Cette réorganisation et ce resserrement de ce qui était devenu une guerre purement défensive coûtèrent cher à l'Empereur, qui était pourtant tout sauf un sentimental. Mais comment rester impassible en laissant de loyaux sujets sur le chemin, et en voyant les Francs piller les terres de ses ancêtres?

Fort heureusement tous les combats des envahisseurs dispersés menèrent à leur perte. Bientôt les rôles purent être échangés et von Stubenrauch s'enfoncer avec son infanterie en territoire badois, occupé par la France. La guerre faisait rage en Italie où Johann courait d'un siège à l'autre pour combattre le flux ininterrompu de soldats et mercenaires français qui se déversait au Nord du Po.

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Des Lombards échauffés par l'absence de grande garnison autrichienne à Trévise fomentèrent une révolte armée contre l'autorité impériale. Henri II n'avait pas l'intention d'encourager le patriotisme local et considérait toute révolte comme ombrage à sa magnificience. Il défit l'armée rebelle, fit couper les mains de tous les participants et pendre les meneurs. Le Roi de France servit ainsi par deux fois les intérêts de l'Autriche, d'une en affaiblissant ses propres régiments lors d'une bataille inutile, et de deux en calmant les ardeurs lombardes.

La lutte pour la prédominance en Italie fut longtemps indécise, jusqu'a ce que Johann Ier parvienne à encercler les rescapés de très nombreux contingents français. Ils s'étaient tous réfugiés au Krain, bordant la Hongrie qui ne comptait pas autoriser le passage des ennemis de sa grande amie l'Autriche. Épuisés, maintes fois battus, affamés et en grand manque de pillage, près de 35 régiments furent exterminés par l'Empereur, surpris en train de fourrager honteusement en terre habsbourgeoise. Cette victoire était un signe de Dieu!

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Ceci étant, le même mois de janvier 1461 vit un von Stubenrauch triomphant des armées franco-lorraines dans le Brisgau. Les habitants se rallièrent instantanément à leur libérateur, facilitant la poursuite de la campagne. L'armée impériale fit un détour en Suisse, écrasant à nouveau impitoyablement les armées d'Alphonse III de Provence, qui était désormais appellé "le malchanceux" dans toute la noblesse provencale.

Cette série de victoires réjouissait autant l'archiduc qu'elle l'inquiétait. Les frontières du début de guerre avaient presque été rétablies, la France avait appris à craindre l'Autriche. Cependant le Roi de France se refusait à toute paix désavantageuse pour lui, et les soldats venaient à manquer. Combien de temps encore de solides hommes d'armes se laisseraient-ils trouver dans Saint-Empire? Seront-ils suffisants pour combler les rangs régulièrement déchirés par les flèches ennemies?

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Une armée lorraine venait justement d'être écrasée durant la reconquête du Bade lorsqu'une infâme nouvelle parvint aux oreilles de l'Empereur: la Bavière nous déclarait la guerre! Comment ces chiens galeux osaient-ils nous poignarder ainsi, alors que nous défendions les droits de l'Empire contre l'ennemi suprême, la France? Le comté de Württemberg avait osé rejoindre cette ligue vérolée. Nos alliés de Mayence et Gênes nous soutinrent, mais n'avaient pas de troupes à nous envoyer dans l'immédiat.

L'Empereur choisit d'ignorer ces traitres et décida de se porter au secours de Rainer-Friedrich von Stubenrauch en Alsace, où le duc Clément de Neufchâtel avait rassemblé une immense armée et menaçait d'engloutir tout le Bade en quelques semaines. L'ennemi était trop confiant et fut surpris près de Reichswiller. Les immenses colonnes de chevaliers autrichiens firent de leur mieux pour faire payer cher leur arrogance aux Français. La bataille fit rage jusqu'au soir et vit bien des Francs tomber.

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Une fois ce danger écarté, Johann Ier pouvait s'en retourner vers le Bade, où s'étaient déjà installées les troupes du Württemberg. Le comté faisait maigre figure avec ses 3 000 hommes, ce fut encore pire lorsqu'il les perdit à la bataille de Donaueschingen. La route vers la Bavière était libre, Rainer-Friedrich von Stubenrauch s'en alla assiéger Munich, tandis que l'Empereur galoppa vers l'Istrie pour apporter de l'aide aux garnisons locales.

Lors de cette cavalcade, une missive du Roi de France arriva. Henri II se voulait magnanime et prétendait "offrir" la paix si on lui cédait le Brisgau et 25 000 Gulden. La peste soit du fat! L'Autriche n'a pas pris les armes pour céder des terres impériales aux Francs!

Et de fait, l'Empereur put se réjouir de la prise de Munich le 24 mars 1462, après 200 jours de siège. Le duc de Bavière, qui avait bêtement perdu son armée au détour d'une invasion manquée de la Styrie, était forcé de signer la paix. Impitoyable, Johann demanda à ce que tout le trésor duchal lui soit versé en compensation de ce manquement intolérable. Maximilien de Bavière, surpris par cette demande, s'offusqua et fit mine de refuser. L'Empereur menaça alors de mettre à sac la capitale, laissant la ville durant trois jours aux soldats. Le duc n'eut plus d'autre choix que d'accepter, et quand fut évalué la richesse bavaroise, l'Empereur comprit pourquoi il avait eu affaire à tant de réticence.

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1 375 000 Gulden! Voilà qui résoudrait tous les problèmes d'argent autrichiens durant un bon bout de temps! Cette contribution involontaire était d'autant plus importante que le financement de nouvelles levées ne pouvait jusque là être garanti qu'en rognant les pièces d'or existantes, causant une inflation des plus désagréables.

La campagne de Bavière avait permit à la France de se réapproprier intégralement le Bade. Cette guerre faisait maintenant rage depuis plus de quatre ans, et l'Autriche était toujours sur la défensive! La France ne s'était pas tout à fait remise de précédents conflits, sa population commençait à grogner, désapprouvant ces guerres incessantes. La paysannerie autrichienne était heureusement très loyale, aucune révolte n'était à craindre, si ce n'est en Istrie ou en Lombardie, des territoires qui n'avaient pas encore été entièrement pacifiés.

Seulement, il devenait de plus en plus dur de trouver des hommes prêts à s'engager dans le métier des armes. L'Empereur était forcé d'utiliser ses deux grandes armées, l'armée impériale et l'armée des chevaliers, de concert. Celà limitait les initiatives et ne permettait des offensives que lorsque l'ennemi était très affaibli. Les troupes autrichiennes avaient fondu jusqu'a ne compter plus que 20 000 hommes, heureusement pour la plupart des chevaliers, à la gloire inégalée sur le champ de bataille. La France souffrait des mêmes problèmes, nos espions estimaient ses forces à 75 000 hommes.

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Alphonse III avait encore perdu une armée entière dans le Frioul en décembre 1462, il portait désormais le surnom "le maudit". D'autres corps d'armée français firent encore les frais de la fureur de l'Empereur en Italie du Nord. Ces affrontements étaient relativement modestes et permettaient de remplir lentement les rangs autrichiens, tout en maintenant l'ennemi franc en haleine. L'expédition italienne, menée par Joachim de Siorac, fut un grand désastre pour la France.

À l'été 1463, Johann Ier se sentait si sûr de sa force qu'il décida de reconquérir le margraviat de Bade une enième fois. Au passage, il détruisit à Constance une armée provencale menée par ... Alphonse III, nouvellement nommé "l'incapable notoire" par ses sujets. Tandis que Rainer-Friedrich von Stubenrauch écrasait Blaise de Beauharnais avec quelques milliers de cavaliers égarés dans les environs de Fribourg, l'Empereur tomba sur adversaire à qui parler à Rastatt. C'était le sanglant Ignace de Saint-Germain, à la tête d'une armée colossale!

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Henri II se sentait maintenant sur de sa victoire, il réclama 200 000 Gulden de la part de l'archiduché d'Autriche. Folie! Von Stubenrauch avait encore une armée intacte et croisa le fer à Fribourg. Hélas, une manoeuvre exécrable du fougueux Greiffenau von Wolfsberg mena toute une colonne de cavalerie vers des bois infestés d'archers. La bataille se termina en une sanglante défaite pour l'Autriche, l'armée impériale devait retraiter vers le Tyrol.

C'est le moment que choisirent divers hérétiques dans le Krain pour se révolter. Leur dirigeant Wolf Dietrich Amanshauser voulait y instaurer sa théocratie. Il ne restait qu'une réponse à ces inepties: la mort pour trahison. L'Empereur se chargea personnellement de la punition, avant de retourner vers le Nord pour sauver les restes de l'armée impériale. Ignace de Saint-Germain voulait à tout prix réduire cette armée, et négligea le ravitaillement de ses hommes pour gagner en vitesse. Nombreux furent les déserteurs en ce temps! L'attaque de Johann sur ses arrières le surprit complètement alors qu'il arpentait les chemins du margraviat d'Ansbach, son armée fut exterminée.

Et pourtant, il n'y avait toujours pas de perspective de victoire. La lassitude croissait aussi en terre autrichienne, la moindre défaite pouvait avoir des conséquences terribles. Beaucoup d'aventuriers et de criminels de tout bord n'attendaient que celà, que la légitimité des Habsbourgs soit remise en cause.

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Suite à ces grandes batailles, l'archiduché comme le royaume ennemi s'appliquèrent à préparer une nouvelle campagne. Dans l'immédiat, tous deux léchaient leurs plaies. La France avait souffert de plus grandes défaites, mais gardait un bien meilleur potentiel pour se redresser. La guerre fut à peine remarquée entre août 1463 et mars 1465, à peine quelques capitaines d'industrie osèrent-ils débarquer en Istrie, d'où ils furent promptement repoussés. Les armées françaises restèrent derrière le Rhin, si bien que le Bade put être tranquillement repris. Henri II ne s'opposa qu'une fois aux troupes autrichiennes, il fut battu.

Personne n'avait cru que l'Empereur pourrait arrêter la France et lui infliger de telles défaites. Certes, Liège et le Brabant étaient entrés dans le giron français, mais du moins le Saint-Empire avait pu montrer ses dents. Henri II y réfléchirait à deux fois avant d'attaquer un autre membre de l'Empire! Le prestige de l'archiduché était par conséquent immense.

La campagne de 1465 débuta avec des accents différents. Gaston de la Tour d'Auvergne débarqua en Istrie avec 25 régiments, tandis que l'armée impériale marchait vers l'Alsace avec 13 000 hommes. La manoeuvre française eut à souffrir des contrées hostiles et du peu de ravitaillement emporté, ce qui fit que Johann Ier eut la part belle pour repousser l'envahisseur. Ses cavaliers brisèrent à nouveau les lignes de piquiers et d'arquebusiers sans discipline, tandis que les maigres contingents montés ennemis ne combattaient plus qu'avec l'énergie du désespoir. Le 22 juin 1465, les quelques centaines de survivants français, abandonnés par leur général, se rendirent à l'Empereur.

Celà permit à Rainer-Friedrich von Stubenrauch de s'emparer de l'archévêché d'Alsace, avant même que le roi Henri II puisse intervenir. À la bataille de Wissembourg, ils s'opposèrent de toute force les armées qu'ils avaient patiemment rassemblées durant la trêve implicite des derniers mois. Le combat fut longtemps indécis, notamment à cause de quelques actions osées des Francs. L'entrainement excessif des troupes autrichiennes sauva leur mise, car même quand ils furent coincés entre deux échiquiers de chevaliers de grande noblesse, les Landsknechten tinrent fermement leur position, si bien que la cavalerie impériale eut le temps de charger les arrières des Francs. La bataille se termina en milieu d'après-midi, Henri II s'était retiré, mais l'armée de von Stubenrauch était dangereusement affaiblie.

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Sa situation devint encore plus précaire lorsqu'Ignace de Saint-Germain lui contesta la maîtrise des lieux un mois plus tard. Il put être repoussé avec grand mal seulement, tous les renforts reçus furent engloutis. Les régiments autrichiens continuaient à être grignotés ... en novembre, c'était les hommes de François de Fournay qui cherchaient querelle à nos braves, lui aussi put être vaincu à grands frais. La stratégie française devenait évidente: affaiblir l'armée impériale avec de petites armées, avant de lui porter le coup de grâce au moyen de l'armée royale qui se massait en Lorraine. Même l'archévêché de Trêves envoya le capitaine mercenaire Rainer Corgell avec deux mille hommes, ceux-ci furent écrasés sans douleur, tellement ils s'y prirent mal.

Johann Ier traversa les Alpes avec son armée de chevaliers pour prêter main forte à son lieutenant. Von Stubenrauch réussit à défendre l'Alsace jusqu'a son arrivée, il put même mener un raid vers Worms, dont les dignitaires lui ouvrirent les portes plein de contentement! Henri II, pris dans une pince, fut battu par deux fois, avec lui Gaston Ier d'Orléans, qui dut fuir déguisé en garçon vacher après la destruction de ses armées.

Les armées autrichiennes se remirent de tous ces efforts durant l'hiver, et reprirent l'offensive en été 1466. Koblenz comme Metz furent assiégées. Les techniques d'entrainement furent perfectionnées au vu de l'expérience acquise sur le champ de bataille.

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La France était très épuisée par tous ces combats, alors même que l'Autriche se portait encore relativement bien. La situation financière était très bonne, la paysannerie se comportait de manière absolument loyale malgré les différentes ponctions et réquisitions, seules les possibilités de recrutement étaient très limitées. C'était bien pire dans le royaume ennemi, car nos espions rapportaient que Henri II ne pouvait aligner en tout et pour tout plus que ... 26 000 hommes! Les forces impériales autrichiennes en comptaient 27 000 selon les derniers rapports!

Pas question donc d'envisager une quelconque paix avant d'avoir libéré d'autres territoires de l'emprise néfaste des Français. Pourtant les sièges de Metz et Koblenz furent extrêmement rudes, les contrées avaient déjà été dévastées par les armées ennemies, la récolte avait été brûlée et bon nombre d'habitants avaient fuit la région. À quels barbares avions-nous à faire! Leur tactique fut efficace, car jusqu'a l'hiver nos armées ne comptaient plus que 6 000 hommes chacune ...

Dans ce moment de peur, Jakob II de Lorraine déboula avec une armée venant du Sud, bouleversant complètement la maigre ceinture d'hommes d'armes qui entourait la forteresse de Metz. Johann Ier retraita en catastrophe et signa son arrêt de mort sur le Rhin, où il fut intercepté par Henri II. Toute l'armée des chevaliers avait été exterminée! Seul l'Empereur et quelques fidèles purent passer le fleuve avec quelques barques désaffectées!

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Von Stubenrauch tenta de sauver ce qui pouvait encore l'être, et s'engagea sur le chemin du retour, abandonnant le siège de Koblenz. Il croisa le fer avec Gaston le vacher en Alsace, et avec Ignace de Saint-Germain à Worms où il fut forcé de se replier. Pour couronner le tout, Henri II l'intercepta alors qu'il passait le château de Heidelberg. Son génie lui évitèrent une défaite totale, comme par miracle il put s'enfuir vers le Württemberg avec 7 000 hommes, tout ce qu'il restait des forces autrichiennes. Après un détour dans le Trentin où il annihila l'armée de Louis IV de Provence et profita des renforts que l'Empereur lui avait envoyés, il tenta de sauver le Bade, malmené par Henri II.

Ce fut une prouesse sans nom qu'il accomplit en repoussant le Roi des Francs. En Autriche, Johann faisait tout pour remettre une armée de chevaliers sur pieds. Ils se crurent forts et voulurent violenter la Lorraine, persuadés que la France ne pourrait se remettre de ses défaites. Après une défaite exemplaire à Épinal, les restes pitoyables de leurs armées se retirèrent à nouveau derrière le Rhin. Il avaient comptés plus de 30 000 hommes en face, dont au moins 20 000 chevaliers. Nous écrivons l'année 1470, et l'hydre française continue à répandre son fiel ...

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Epique!!!

Tout bonnement magnfique, quelle classe!!

Tu n'as rien pris à ces chiens de bavarois?:eek:
 
Épique? Plutôt sensationnelle, légendaire, don du ciel, cette résistance! Je ne sais pas exactement si c'est la chance, l'IA française ou ton propre génie qui t'en a fait sortir, mais ce qui est sûr, c'est que la Bavière t'as rendu un fier service...
 
Magnifique AAR!
J'attends la suite avec impatience.
 
Tu n'as rien pris à ces chiens de bavarois?:eek:
"Juste" 1 375 or, ça ne te suffit pas? :p

Je ne sais pas exactement si c'est la chance, l'IA française ou ton propre génie qui t'en a fait sortir, mais ce qui est sûr, c'est que la Bavière t'as rendu un fier service...
En fait ce sont les sièges qui sont très usants, surtout que pour notre niveau tech, on a de très grandes armées. C'est dur d'assurer la logistique, elles fondent vite! Donc personne n'arrive à vraiment s'enfoncer dans le territoire de l'adversaire, c'est un va-et-vient éternel :wacko:

Magnifique AAR!
J'attends la suite avec impatience.
Je me joins a mes camarades de lecture pour dire que c'est époustouflant :)
Merci à vous deux, à Frédéric et johnbecool pour vos sympathiques encouragements :)
 
Chapitre 8: 1470-1480

La guerre s'éternisait depuis douze longues années, bien des choses inimaginables auparavant pouvaient maintenant être envisagées. Pour divertir quelques précieuses troupes des endroits où elles seraient plus utiles, l'Empereur voulait animer des patriotes néerlandais à la révolte en Flandres. Pour ceci il lui fallait un homme de main cupide et que l'on ne soupçonnerait pas de travailler pour lui. La fin justifiant les moyens, le contact fut repris avec le fils du feu comte de Throax, Tankmar de Throax. Celui-ci obtint la promesse de sa réhabilitation et un titre de baron en Lombardie en cas de réussite de sa mission. La canaille ne se fit point prier et mena à bien sa sombre affaire avec beaucoup d'or.

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Malgré tout, Henri II s'enhardit et réclama 25 000 ducats à Johann pour une paix immédiate. L'Empereur y réfléchit sérieusement, car son armée était en miette, les renforts étaient longs à venir et toutes ses victoires ne semblaient pas l'aider face au colosse franc. Payer une petite somme serait peut-être un bon moyen de se tirer d'affaire de cet affrontement qu'il ne pouvait pas gagner?

Il était noyé dans ces pensées et d'autres, lorsque vint l'heure de recevoir quelques émissaires polonais. L'un deux, Ferdinand Sulerzycki Leazow, s'opposa vivement à toute reddition. Il raconta de glorieuses histoires de combats dans la steppe ukrainienne, et comment il avait brisé les reins de la Horde d'Or pour asseoir le pouvoir des Zaporogues. Il loua en des termes fort élogieux la loyauté éperdue du peuple autrichien, et la confiance que vouaient les membres du Saint-Empire à leur souverain pour son engagement. Il parla tant et si bien que Johann était sur le point de se laisser persuader. Alors que le fougueux maréchal polonais avait fini son discours, il se vit poser une condition pour la continuation de la lutte: il devrait louer ses services à l'Empereur. Entendant ces mots, le prince Leazow tira son sabre, fit jaillir le sang de son bras et s'écria: "Par Dieu, mon sang et ma barbe, je jure fidélité à l'Empereur!". Toute la cour hurla de contentement et se mit à boire derechef. Une lettre d'insultes fut renvoyée en guise de réponse au roi des Francs.

Le lendemain déjà, Ferdinand Sulerzycki Leazow prit ses fonctions de commandant de la garde habsbourgeoise, nouvellement créée. Ses capacités militaires étaient impressionantes et plus d'un avait juré qu'il était digne d'Alexandre de Macédoine, mais sa fougue et son arrogance furent vite déçues alors qu'il voulut traverser le Rhin. Henri II était tout sauf enchanté par la réponse qu'on lui avait envoyée ...

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Cette bataille ne fut pas du goût de l'Empereur, qui enjoignit son subordonné d'être plus prudent à l'avenir. Il était toutefois fort aise de la révolte flamande. 5 000 hommes sous le commandement du bourgeois Renatus van Petershem mirent en déroute un corps de miliciens d'Ignace de Saint-Germain. Les mouvements constants de Henri II avaient aussi usé de manière peu raisonnable son armée, qui fut détruite devant Worms par les chevaliers de l'Empereur. Une armée orléanaise subit le même sort à Nancy quelques mois plus tard.

La troupe autrichienne souffrait toujours des terribles défaites de l'année 1470 et n'était pas en mesure de mener un siège assez longtemps pour qu'il eut été efficace. Les Francs avaient cependant retiré la plus grande part de leur armée royale vers le Sud. Que manigançaient-ils? L'Empereur l'apprit quand la Reine de Castille lui envoya une copie de sa déclaration de guerre à la France, avec ses meilleurs voeux de réussite pour une nouvelle offensive sur le Rhin. Une aubaine extraordinaire!

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C'était d'autant plus réjouissant que la Castille disposait de plus de 60 000 hommes! La France alignait péniblement 30 000 hommes, à peu près autant que l'Autriche. Henri II s'empressa de proposer une paix blanche à l'archiduc, proposition ignorée, bien sur. Il ne restait plus grand chose en face des armées autrichiennes, celà valait d'ailleurs mieux, vu leur état! Johann Ier se chargea de poursuivre et réduire les maigres troupes adverses, tandis que Rainer-Friedrich von Stubenrauch s'occupa d'assiéger les cités frontalières. Le prince Leazow écrasa quelques hérétiques hussites à Vienne avec ce qu'il avait pu trouver comme régiments.

La confédération suisse se joignit à la guerre contre la France, bientôt plus aucune armée ennemie ne menaçait l'avancée autrichienne. Henri II tentait désespérément de bloquer les Pyrénées face aux Castillans pour éviter le pire. L'armée des chevaliers s'empressa d'assiéger Anvers, occupée depuis plusieurs années par les impudents. La victoire semblait à portée de main!

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Le duché de Lorraine, les archévêchés de Trêves et d'Alsace, Metz, Anvers, Cologne étaient tombés... l'année 1473 recelait de bonnes surprises! La meilleure fut sans doute la mort de Henri II lors de la bataille de Pau. Son successeur François III avait à peine 17 ans, et si l'on disait que c'était un jeune homme au caractère ferme, il n'en demeurait pas moins un adversaire plus agréable que le démon auquel nous avions affaire jusque là. Nonobstant ses qualités militaires impressionantes, son armée fut réduite à néant devant les faubourgs de Lille le 22 juillet.

La progression continua sans que les quelques régiments français encore existants dans le Nord inquiètent plus que celà l'Empereur. Ses croates se forgèrent une réputation de combattants sans merci, capables de trouver le fourrage nécessaire partout où on les envoyait. Ils éliminaient toute troupe ennemie faisant mine de se former, étouffant dans l'oeuf toute reconstitution d'une armée royale conséquente. La Reine Catalina Ière nous fit part qu'à en croire ses espions, seuls quatre régiments épars subsistaient en France. Nous n'avions donc pas le moindre intérêt de faire cesser cette guerre, car François III refusait de céder le moindre territoire à l'Autriche. Tout juste fut-il assez lucide pour accepter la paix avec la Castille, se retirant ainsi de fait presque entièrement de la péninsule ibérique, car il céda toutes les possessions françaises hormis le port d'Alicante. Un mariage fut conclu entre la nièce de Johann et la fille de Catalina pour raffermir les relations entre les deux maisons.

Des mercenaires prirent part aux nombreux sièges dans le Nord de la France. L'Empereur ne leur accordait pas la moindre confiance, mais souhaitait en finir rapidement. La guerre n'avait duré que trop longtemps! Il fallait faire plier l'échine aux Francs avec diligence. Le Barrois, Liège, le Brabant ... les victoires s'accumulaient, et tous les soumis accueillaient l'Empereur avec respect. Le prince Leazow, resté en Autriche, repoussa quelques corps venus de Provence, et aussi la poignée d'hommes qu'Ignace de Saint-Germain dans sa folie voulait mener à Vienne pour forcer l'issue de la guerre.

De nombreux officiers bourgeois qui s'étaient illustrés durant les innombrables combats des dernières années firent parvenir une pétition à l'Empereur, les priant de les autoriser à aspirer à de plus hauts commandements. Johann ne dériva pas de la tradition habsbourgeoise qui était de réserver ces responsabilités aux nobles. Ces derniers avaient beaucoup à perdre, et se battraient mieux, pensait-il. Il distribua quelques cadeaux aux bourgeois tout en refusant d'accéder à leurs demandes. Nombreux furent ceux qui s'en retournèrent vers leurs foyers, dépités par l'attitude intransigeante de leur souverain.

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La série de victoires continua, sans pitié aucune pour François III, abattu par l'ampleur de la défaite mais toujours trop hautain pour n'évoquer que la possibilité d'une paix négative pour son royaume. Valenciennes, le Hainaut, la Champagne ... c'étaient toutes ses terres qui se dérobaient à son pouvoir, animées par le bras vengeur de l'Empereur! Toute tentative d'enrayer l'avancée autrichienne échouait lamentablement, les plus grands généraux de France y perdaient leur honneur!

L'Orléanais et la Provence furent pressés de faire plus, illusions! Eux aussi étaient depuis longtemps au bout du rouleau. La patience de l'Empereur était à bout elle aussi, il ordonna à Rainer-Friedrich von Stubenrauch d'assiéger Paris durant l'été 1476. Aucune armée ne put barrer le chemin aux longues colonnes impériales. Quelques patriotes bourguignons se rebellèrent, que pouvaient-ils face aux chevaliers de Johann? Le 30 octobre 1476, après seulement 114 jours de siège, Paris tombait. Le Louvre avait été enfumé jusqu'a ce que ses derniers défenseurs le quittent, parmi eux François III Capet.

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L'Autriche avait désormais tous les atouts en main pour forcer la France à de grandes concessions territoriales. Johann prit encore le temps de s'accaparer les Flandres et Worms. Il avait aussi fait trainer ses demandes dans le but de laisser assez de temps à Jean d'Entraigues, un lointain cousin de Greiffenau von Wolfsberg, d'organiser une révolte de la paysannerie bretonne sous la coupe française.

Il dicta la paix durant les premiers jours de l'année 1478. Les conditions furent terribles, et François III ne pouvait espérer se dérober.

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Pratiquement toutes les principautés arrachées au Saint-Empire furent reprises, sous administration directe de l'Autriche. Le nouveau tracé des frontières était tel qu'il ceinturait les territoires qu'un Empereur se doit de défendre. Il ne subsistait qu'une petite écluse au Brabant. La richissime Flandre devenait autrichienne, ainsi que ses très renommées manufactures textiles. Le Rhin était presque complètement aux mains de l'Empereur, ainsi que les importantes métropoles qui le bordaient.

Cette paix âprement conquise avait décidé de la suprématie dans l'Empire. Une fin avait été mise à l'expansion honteuse de la France, et les intérêts autrichiens confortés. De plus, les énormissimes armées françaises avaient été détruites, et il faudrait sûrement plus d'une décennie aux Francs pour en rassembler à nouveau de pareilles. Finalement, les finances du royaume étaient au plus mal, alors que la contribution forcée de la Bavière permit d'éviter le pire à l'Autriche.

Une victoire sur toute la ligne pour l'Empereur et Archiduc!
 
Tout simplement épique!
L'ogre français mettra du temps à s'en remettre.
 
Wow!:eek:
Impressionnant, surtout cette Castille qui rabat le caquet de la France. Je me demande ce que tu aurais fait sans eux, j'imagine que tu étais pas mal au bout du rouleau. Finalement, s'acharner peut payer, parfois!

Et aussi, Catalina Ière de Castille ne m'avait pas habituée à être une bonne souveraine (dans ma partie). D'ailleurs, je me demande d'où sort ce nom...

Enfin, vive les Habsbourg!

PS : Ça ne devrait pas être François III de Valois?