CHAPITRE SIX : DE NOTRE ECRASANTE VICTOIRE SUR LE SIAM
De grandes fêtes suivirent l’annexion des Antilles françaises. A cette occasion, un Haïtien, Toussaint de Coubertin, décida de remettre au goût du jour les antiques jeux olympiques. On invita les meilleurs athlètes du monde entier à participer à ces jeux. Ce sont bien sûr mes braves Créoles qui remportèrent toutes les épreuves. En tant que chef des Créoles, je participai moi aussi bien sûr à certaines épreuves. Ainsi remportai-je le 100 mètres après avoir couru seul sur la piste. En effet, la police haïtienne avaient fouillé la chambre de mes concurrents, suite à l’appel anonyme d’un Créole bienveillant, et y avait trouvé de nombreux objets de contrebande. Ces participants furent donc exclus. De plus, un superbe jet à 2m66 me permit de remporter une épreuve de lancer du javelot où mes adversaires étaient aussi absents. En effet, le chauffeur de la diligence qui les amenait se trompa étrangement de route et se perdit. Mais heureusement pour eux, mes concurrents arrivèrent à temps pour me voir remettre une couronne de cocotier ainsi qu’une superbe médaille d’or bien méritées après une telle performance. Bien que certaines délégations étrangères aient osé mettre en doute les méthodes des autorités vis-à-vis des sportifs étrangers durant les jeux, prétextant entre autres que les objets retrouvés chez les coureurs de 100 mètres avaient été offert par les autorités locales, ces olympiades restaient un franc succès. Ces délégations étrangères furent renvoyées de Haïti avec le même sens de l’hospitalité qui avait distingué les Créoles lorsqu’ils avaient renvoyé mon rival hollandais, en 1936. En effet, il était honteux et insultant de prétendre que tout avait été fait pour que les sportifs créoles remportent les jeux.
Pendant ce temps, un conflit embrasait mon voisin américain. Certaines provinces des USA avaient en effet décidé de faire sécession et formèrent une confédération qui affronta et vainquit les USA. Le sentiment à Haïti restait mitigé : d’un coté, un géant venait de mourir ; de l’autre, il avait accouché de deux puissances non négligeables…
Néanmoins, ces troubles ne regardaient pour l’instant pas notre glorieuse nation. Nous maintînmes nos bonnes relations avec l’Empire français et, le 29 novembre 1966, un accord fut signé selon lequel Haïti cédait à la France Marrakech et Tafilelt en échange de 7 000£ et de 5 technologies. Notre pays avançait à grand pas sur la route de la modernisation…
Mais c’est le 11 février 1870 que Haïti fit un bond de géant vers la modernisation. Une modernisation sociale. En effet, par décret de notre bon Roi des Créoles, les salaires étaient augmentés, les conditions de travail étaient améliorées, des pensions pour les chômeurs ainsi que pour les retraités étaient créées. Haïti offrait dorénavant des protections sociales à ses citoyens largement supérieures à celles qu’offraient les pays européens aux leurs. Bien sûr, certaines voix s’élevèrent contre ces réformes et particulièrement celle du chômage disant qu’il n’y avait qu’un seul chômeur sur l’île et que c’était moi. Faisant une nouvelle fois preuve d’un grand tact et d’une grande compréhension, je décidai de doubler les heures de travail des protestataires afin qu’eux, ils ne chôment pas.
L’année suivante, un conflit embrasa de nouveau mes voisins Nord Américains. Conflit dont les Confédérés sortirent une nouvelle fois vainqueurs. Ce nouveau voisin grossissait dangereusement…
Mais Haïti, sûre de sa force, ne se préoccupa pas de cette menace potentielle et décida de continuer sa politique hégémonique en améliorant ses relations avec le Royaume-Uni, deuxième puissance des Caraïbes après notre glorieuse nation. Les bonnes relations avec la France perdurèrent comme le montra un nouvel échange conclu le 10 juillet 1875. Il fallait maintenant trouvé une compensation à offrir à l’Angleterre en échange de ses possessions dans les Caraïbes…
Les possessions asiatiques de l’Angleterre m’incitèrent à déclarer la guerre au Siam ce qui fut fait le 23 septembre 1875. 30 000 hommes dirigés par mon Auguste personne débarquèrent alors dans la province de Rapri.
Cette position stratégique n’avait pas été prise au hasard. En effet, elle permettait de couper le Siam en deux. De plus, elle était proche de Bangkok, la capitale siamoise. Mes braves soldats s’emparèrent rapidement de Rapri et aussi décidai-je qu’il était temps de marcher sur Bangkok. Je déléguais donc un corps de 10 000 soldats au Général Toussaint pour prendre la capitale. Pendant ce temps là, 10 000 hommes devaient défendre Rapri, base devant servir de point de retraite en cas de problème. Les 10 000 autres hommes, placés sous mon commandement devaient s’enfoncer dans la péninsule et prendre Kwi, défendu par une armée barbare. Au même moment, la flotte haïtienne avait pour mission d’aller chercher 30 000 nouvelles recrues à Haïti. Ce brillant plan ne pouvait que connaître le succès puisqu’il avait été imaginé par moi-même.
Pendant que je menais glorieusement mes troupes au combat, le 20 novembre de la même année, une exposition universelle fut organisée dans notre grande et belle capitale. Lors de cette exposition, Haïti éblouit le monde de part sa culture qui semblait avoir atteint le zénith. Une fois l’exposition terminée, Haïti s’engagea de nouveau dans la voie de la modernisation industrielle.
Mais au Siam, tout ne se passa pas comme prévu. En effet, mes troupes se dirigeant vers Kwi furent harcelées par l’armée Siamoise. De plus, elles souffraient de maladie dues à l’absence d’eau potable dans ces régions reculées. C’est alors que je décidai qu’il fallait en finir une bonne fois pour toute avec cette armée siamoise. Après chaque raid, celle-ci se retranchait dans une place forte bâtie hors de la jungle, sur une colline. Mes troupes assiégèrent dont cette place. Mais au bout d’une semaine, malgré les conseils de mes généraux qui me disaient que la place allait bientôt tomber faute de nourriture, je décidai qu’il fallait se lancer à l’assaut de la forteresse pour que l’armée Créole éblouissent le monde de son courage. Mais l’opération fut un fiasco, non pas parce qu’elle était insensée (quelle idée !!!), mais à cause de la nullité de mes subordonnés. L’armée se replia donc à Rapri puis aida à la prise de Bangkok.
La flotte apporta les 30 000 nouveaux hommes juste après celle-ci. Puisque l’on n’arrivait pas à prendre la péninsule, il fallait s’occuper du continent. Les provinces d’Angotong, de Patriu et de Bang pasoe furent donc assiégées par 10 000 hommes chacunes.
Voyant qu’une victoire du grand peuple créole était inévitable, le Siam nous proposa la paix le 30 avril 1976 : Haïti recevait les provinces de Talani, Chan ta bun, Patani, Pulao, Kwi et Quedah.
Cette victoire montra à nouveau la supériorité de notre grand peuple sur les autres et surtout la supériorité de son illustre chef. Le Général Toussaint reçu le bâton de Maréchal pour son intelligence lors de la prise de Bangkok et moi-même reçut le titre de Généralissime pour avoir mené à la victoire les troupes Créoles dans des terres aussi reculées. Bien sûr, certains critiquèrent mes choix lors du siège de Kwi, en particulier les lâches qui m’avaient conseillé de continuer le siège et de ne pas me lancer dans un assaut. Chacun d’entre eux fut dégradé pour insubordination, ma grande mansuétude leur épargnant la vie.