Epoisses, le Retour du FromageAar
Que suis-je venu faire dans cette galère? Galère c'est certes légèrement exagéré, mais écrire sur un fromage aussi bon n'est pas si simple. Surtout que le temps est limité et les aiguilles s'égrainent mollement en un ballet macabre et implacable. Sujet : le glorieux fromage d'époisses. Problématique : comment replacer ses créateurs dans un contexte politico-économique favorable avec une indépendance vis à vis du pouvoir royale français?
Avouez le stupidité intrinsèque de la question. Que va-t-on s'ensablé le gosier à noircir des lignes au lieu de le manger le fromteblok. Cette odeur puissante, ce goût valeureux, ce coulant inimitable... Mais goinfrons nous parbleu!
Mais non, gratter, gratter, gratter, toujours gratter. Nicdouille. Ras le rumsteak. C'est pas comme ci les ducs de Bourgogne avaient pas essayé de le faire ce contexte politico-économique favorable avec une etc...
Vous avez une semaine pour me rendre votre essaie.
Réfléchissons vite et bien. Surtout vite. Comment résoudre se dilemme sans se farcir à gratter des lignes et des lignes. Utiliser CK bien sûr. Comme je veux prendre mon temps, je commence à Hastings en 1066.
Notre histoire débute le 26 décembre 1066. Guillaume le Conquérant est victorieux et règne désormais sur l'Angleterre, mais franchement on s'en bas les paupiettes.
Car à Dijon, dans le puissant fort du duc Robert...
Henri - Papa je veux régner.
Robert, qui se demande si il va reprendre du vin ou simplement manger un quartier de boeuf - Mff
Papa je veux régner.
Tu m'emmerdes avec tes exigences. Ca te va comme réponse?
Papa je veux régner.
Tu veux pas changer de geste? Prend un cuisseau de gibier au lieu de geindre.
Papa je veux régner.
STOP. Je ne puis plus de tes braiments insupportables. Tu veux régner? Soit, va moisir dans le Charolais et fiche la paix.
Henri, l'héritier, ne se le fit pas dire deux fois et pris la poudre d'escampette avec armes, bagages, femme et enfants vers son clinquant fief.
Débarrassé de sa piaillarde marmaille, ou tout du moins de l'aîné, Robert se dit qu'on se pelait dans cette vieille bicoque. Approchant de la cheminée, il constata ahuri de l'absence de bois.
R - Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi le bois de chauffage manque?
Pauvre fou - Parce que personne n'en a coupé.
R - Commencez donc par sa tête. Ensuite que les serfs s'occupent de couper du bois.
Aussitôt dit aussitôt fait. Du moins pour la décapitation. Pour le bois il faudra attendre avril pour les débuts de la construction de l'exploitation forestière. L'hiver suivant sera tout aussi froid, car la construction ne s'achève finalement qu'en mars 1067.
Suive une lice pour entrainer les grouillots à combattre, puis la poste pour envoyer plus rapidement les feuilles d'impôts. En juin 1069, les paysans égayent la monotonie ducale par leurs réclamations de ne pas naître en servage. Les feux de joies chanteront des plus vindicatifs.
5 avril 1070, alors que le duc est en pleine réflexion...
Grouillots avec un sac de céréales sur le bras - Sire! Sire!
R - Mff
GSCB - La Souabe se révolte contre le despotique roi d'Allemagne. Il nous faut réagir et envoyé des céréales aux réfugiés, tout en récoltant de l'argent via une geste pour reconstruire leurs masures. Nous devons agir immédiatement.
R - Tu as raison. Je m'en vais de ce pas donner mes ordres.
GSCB - Oui et il y a beaucoup à faire. Faire venir chariots, prélever dans les greniers, appeler des médecins et des nonnes, ainsi que des prêtres pour soigner tant les maux du corps que de l'esprits de ces pauvres victimes de la brutalité du pouvoir et des armes.
R - Hola mais pas du tout. Ce qu'il me faut s'est les ramassis de tire au flan qui s'entraîne à la lice. Sus au comté de Schwyz. Hallali mes amis, hallali.
Le 27 septembre l'affaire est entendu et Scwyz est désormais terre bourguignonne. L'aventure suisse commence bien.
Fort de l'expérience acquise à Dijon. On bâtit une exploitation forestière. A Dijon, février voit les débuts d'une bibliothèque. En mars on faite la première victoire obtenue par Robert, le second fils du duc, qui est commandant en chef des grouilots bientôt renommés soldats.
Les constructions s'enchainent sur un rythme soutenu tant à Dijon qu'à Schwyz. Lice, poste, cour de justice. Sinon on s'ennuie ferme. Jusqu'à ce 13 septembre 1075, Genève s'est révolté contre le Germain. Le prestige étant remonté entre temps, on profite de l'occasion. Revendication, lever de la troupe dijonnaise et en route pour Genève.
Le duc va hélas connaitre un défaite contre les défenseurs de la ville. On mande le sénéchal et les troupes de Schwyz à la rescousse. Les genevois sont finalement vaincus et intégrés au duché.
30 juin 1076 Guillaume de Besançon, récemment indépendant, accepte de devenir le vassal de Robert. Le 5 août s'est Ulrich de Neuchatel qui rejoint le duché.
Le 29 août, Robert duc de Bourgogne s'éteint victime d'une overdose de boeuf au chocolat.
On inscrit sur sa stèle : "Ci-gît Robert de Bourgogne qui jamais ne renâcla devant un plat."