Chapitre final — Le règne des troubles (1508 – 1532...)
Philippe IV est prêt pour régner, ses qualités de diplomates rassurent la cours, qui craint de plus en plus la menace autrichienne...
Le nouveau duc prend possession du duché le 7 juillet 1508. Le faste de son accession au pouvoir n'a d'égal que ses ambitions pour la Bourgogne. Rapidement, Philippe se met au travail avec ses diplomates.
Quelques mois après, les premiers résultats de sa politique d'ouverture vers l'Europe danubienne se font sentir. C'est l'Autriche qui propose à Philippe une alliance. Ce dernier l'accepte, non sans exprimer, en privé, un extrême soulagement de voir cette grande puissance neutralisée, mieux... amadouée.
Il décide également de renouveler tous les mariages royaux avec les grandes puissances européennes. Prudence est mère de Sureté...
En 1514, après une longue préparation, Philippe décide de récupérer Calais par la force et de réaliser le rêve de roi de France, bouter les Anglais hors de la zone ! Il veut aussi profiter de l'alliance des Pays-Bas avec le roi d'Angleterre pour s'occuper de cet arrogant royaume de marchands...
Contre toute attente, l'Autriche abandonne la Bourgogne. Philippe est furieux. Heureusement, la Castille est une alliée fidèle... Les combats vont être rudes.
Les premiers affrontements sont violents. La cavalerie bourguignonne donne la victoire au duc contre les troupes des Pays-Bas sur les terres de Hollande. Calais est assiégé.
Après ses victoires rapides contre les « marchands », Philippe leurs propose une paix dure, mais qui leurs garantit la survie. Oldenbourg et la Zélande sont annexés au duché de Bourgogne en décembre 1414 par la paix d'Utrecht. Les « marchands » renoncent également à bon nombre de leurs prétentions sur les provinces bourguignonnes.
Les combats sont maintenant terminés au Nord de l'Europe. Calais est aux mains du duc et les Anglais ne tentent pas de débarquement. Tout se joue dans la péninsule ibérique, où la Castille affronte le Portugal et l'Aragon. Malheureusement, une grande partie de ses troupes sont mobilisées dans l'empire américain. La situation est désastreuse pour l'alliance castillo-bourguignonne... La roi de France lui refusent le droit de faire transiter ses troupes sur ses territoires, Philippe est contraint d'attendre, et d'espérer.
La question religieuse est l'autre préoccupation majeure du duc. La protestantisme a largement gagné du terrain sur ses terres. Malgré un premier édit de tolérance, Philippe doit en promulgué un second suite aux nombreuses violences faites aux minorités protestantes dans les provinces demeurées fidèles à la vraie foi. Le duché y gagne en stabilité, et la guerre civile ouverte est repoussée pour quelques temps encore.
En mai 1516, Philippe réussit à convaincre le roi castillan de conclure une paix rapide avec le royaume du Portugal. Celui-ci s'agrandit des provinces castillanes de Salamanque et de Caceres. En février 1517, c'est l'Aragon qui obtient la Biscaye contre l'arrêt des hostilités.
Mais entre-temps, une horreur se produit, la France déclenche les hostilités contre le duché, profitant de son statut d'État déjà affaibli par plusieurs années de guerre contre l'Angleterre. Une énorme bataille se déroule en Franche-Comté en janvier 1517, la Bourgogne perd, mais sa cavalerie a tout de même eu le temps de ravager les rangs de l'infanterie française.
En juillet, l'inattendu se produit, et c'est l'Autriche qui déclenche les hostilités contre la France. De son côté, le duc, tout en affrontant les Français, doit s'occuper de violentes révoltes séparatistes dans le Nord du duché. En mars 1518, la situation semble catastrophique. Une consolation : la paix a été signée avec la France qui a cédé Caux et la Normandie.
Mais le salut vient du Saint Empire. En juillet, Philippe devient empereur, cela va lui permettre de lever des troupes en masse pour matter les rebelles.
En septembre, la paix est signée avec l'Angleterre. La Bourgogne cède gracieusement une province castillane d'outre-mer, l'Acadie. Malgrè la fin des guerres, les troubles intérieurs n'ont toujours pas cessé et s'amplifient de jour en jour... La province de Koblenz fait sécession et rejoint le duché de Trèves. Berg fait de même avec Mayence...
En mai 1521, la situation est loin d'être sous contrôle... même si finalement Mayence est vassalisée et Berg est de retour dans le giron bourguignon !
En décembre, le Brabant déclare son indépendance, trois provinces du duché font défection. Philippe est en malade de désespoir... les troupes rebelles sont écrasées, encore et encore, mais toujours plus de fanatiques les rejoignent et les révoltes ne cessent jamais. Le duché est à feu et à sang, pour une longue période encore...
En février 1522, la Normandie déclare son indépendance, suivie de près par les Flandres. En mars, la paix est signé avec le Brabant, qui cède Gueldre et Utrecht mais conserve sa liberté. Les Flandres réintègrent le duché par la force en 1523. Dieu soit loué. En échange de sa liberté, la Normandie cède Caux en 1524. La situation semble se calmer mais le duché est extrêmement affaibli !
Tourmenté depuis son accession au trône impérial, Philippe vit dans ces temps troublés de véritables tempêtes intérieures. Convaincu que seule la foi peut assurer le salut de l'âme, le duc se sent depuis longtemps proche des thèses protestantes. Sa conversion ne fait aucun doute pour lui et quelques personnes de confiance. Mais pour la cour, Philippe est toujours un fidèle de Rome comme le prouve sa ligne dure contre les rebelles protestants.
C'est alors une énorme surprise de le voir proclamer la conversion du duché au protestantisme, le 28 mai 1524.
Bien que peu de provinces soient demeurées fidèles à Rome dans le duché, la stabilité des domaines du duc baisse franchement.
Les relations avec les vassaux restés catholiques se détériorent et les alliances sont rompues. Philippe se tourne alors vers les États protestants de l'Empire qui désirent se placer sous la protection de l'empereur des protestants. La rupture avec Rome est consommée...
Le Würtemberg et la Suisse acceptent de s'allier à Philippe. En 1525, la situation semble s'être stabilisée. Et une nouvelle alliance est signée avec la Lorraine en 1526. Philippe dirige désormais ce que les cours européennes doivent désormais nommer l'Union évangélique. La même année, le roi de France s'attaque à la Normandie, qu'il annexe en quelques mois.
En 1528, le roi de France déclare la guerre à Philippe dans le but de récupérer les provinces perdues lors du dernier affrontement. Il profite des troubles secouant le duché pour asséner un véritable coup de poignard à la Bourgogne. Les deux armées de Philippe, fortes de 24.000 hommes, arrivent à gérer la situation, et dans un premier temps, les rebelles nationalistes comme les troupes du roi sont écrasés !
Malgré ses premiers succès, Philippe ne dispose pas de suffisamment de troupes pour gagner sur tous les fronts. La paix avec le royaume de France devient une nécessité, surtout qu'en décembre, Trèves se jette dans la mêlée contre l'empereur protestant.
Finalement, la France accepte la paix en février 1529. Caux et Cambrai réintègrent le royaume, ainsi qu'une province coloniale qui avait fait défection pour obtenir la protection de l'empereur des protestants.
En octobre 1529, Trèves est contrainte à la conversion au protestantisme et doit céder Koblenz. Le roi de France de son côté annexe la Provence à son royaume. Dans le duché, les troubles ne cessent jamais, leur gestion est quotidienne et épuise Philippe...
Peu à peu, la situation empire. En octobre 1530, la province de Zélande fait sécession et rejoint le Brabant. En janvier 1531, c'est la Picardie qui rejoint le royaume de France. En février, les Flandres déclarent leur indépendance... et le Brabant entre en guerre contre le duché... La situation est catastrophique.
Philippe est entré dans un stade de folie douce. Son teint pâle et son air blême inquiètent ses conseillers. Il se retire donc dans une abbaye de la campagne dijonnaise, laissant son duché et l'empire en proie aux pires difficultés...