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Dandolo

De passage par ici
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Oct 21, 2005
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Al Bayane said:
Quand les raisons idéologiques priment dans l¹enseignement : Les manuels scolaires de l1histoire ignorent les juifs du Maroc (10/29/2006)

Incomplète ou amputée d¹un des éléments la constituant, l¹histoire enseignée à nos enfants dans les écoles est-elle objective ? Non, diraient les historiens et, parmi eux, Simon Levy, directeur du Musée du judaïsme marocain de Casablanca.

Il est vrai, les juifs du Maroc ne sont pas tombés du ciel (dixit M. Levy), mais viennent d¹une longue histoire du Maroc, qui est celle de tous les Marocains depuis 2.000 ans. Pourtant, les programmes d¹histoire enseignés dans les écoles marocaines les ignorent complètement. «On n¹imagine pas cette histoire sans cet élément que sont les juifs, nous a déclaré le directeur du Musée du judaïsme. Certes, on a toujours des choses à découvrir sur leur rôle. Mais ce qu¹on peut dire déjà, c¹est qu¹au 9e siècle, les pièces de monnaie marocaines étaient imprimées avec la signature du graveur juif qui les a faites ».
Certes, cela n¹est pas une nouveauté à découvrir. Cependant nos écoliers et même les lycéens l¹ignorent. Parce que cela ne leur est pas enseigné et les manuels d¹histoire ne le disent pas. Et pas seulement cela. On ferme les yeux sur tout ce qui vient de cette communauté. Cela Simon Levy nous l¹explique :
«Il ne faut pas se faire trop d¹illusions : c¹est un peu pour des raisons idéologiques si on n¹en parle pas. En effet, l¹histoire telle qu¹elle est enseignée aujourd¹hui est une histoire dynastique, alors qu¹officiellement, ce n¹est pas du tout ça la position du pays. Au Maroc, les juifs ont toujours eu une place reconnue et, depuis l¹Indépendance, ils sont à égalité avec les musulmans.»
Faut-il rappeler que les villes de Fès et Meknès avaient, chacune, une population faite de 10% de juifs? A Essaouira et Sefrou, c¹était la moitié. Et à Debdou, avant son déclin, c¹était 80%. Ne peut-on pas dire cette réalité à l¹écolier marocain et lui donner une image réelle du Maroc d¹il y a 50-60 ans ? Car, une ville marocaine, c¹était d¹abord la médina et le mellah et il n¹y avait pas de frontière entre les deux communautés juive et musulmane.
«S¹ils étaient là (les juifs) depuis 2.000 ans, c¹est qu¹il avaient un rôle à jouer, a encore dit le directeur du Musée du judaïsme, qu¹ils se plaçaient dans la société à un endroit utile, particulièrement après l¹islamisation du pays, pour faire ce que les musulmans ne faisaient pas. De la même façon en Europe où ils faisaient ce que ne faisaient les chrétiens. Avec cette différence qu¹ils avaient une place dans la législation marocaine alors qu¹en Europe ils étaient seulement tolérésŠ»
Assurément, on ne peut représenter fidèlement le passé si on en élimine un de ses constituants. On ne peut passer sous silence de rôle de ses acteurs, aussi peu nombreux ou secondaires qu¹ils soient, pour montrer les points communs entre les communautés d¹une même société. C¹est élémentaireŠ
Abdelkader Jamali
(Lundi prochain, entretien avec Simon Levy sur cette question)

L¹histoire des juifs du Maroc ignorée des manuelsscolaires. Simon Levy en parle (2) (10/31/2006)
II * L¹histoire, c¹est aussi dire quel était le rôle de chaque communauté

A chaque époque, à chaque âge, il y a des connaissances. Alors, premièrement, il faut d¹abord cesser de faire comme on dit en arabe «¦il de mica». La population juive au Maroc était quand même très visible dans la société. On ne peut parler de l¹histoire du Maroc sans dire que Fès avait plus de 10% de la population juive, Meknès la même chose et Essaouira 50%. Même une ville comme Debdou, avant qu¹elle commence à décliner, avait 80% de juifs. Sefrou avait 50%. D¹abord, est-ce qu¹on ne peut pas dire ça, c¹est-à-dire donner une image du Maroc d¹il y a cinquante ou soixante ans sans dire cette réalité ? Une ville marocaine, c¹était la médina et le mellah. La médina, c¹était les musulmans et le mellah, les juifs. Même quand il n¹y avait pas un vrai mellah fermé, un quartier juif s¹appelait le mellah. A Casablanca, il n¹a jamais été fermé. Il n¹y a pas eu de frontière entre les musulmans et les juifs à Fès. Pourtant l¹ancienne médina, c¹était aussi le mellah. Comment voulez-vous qu¹un petit Marocain comprenne ça, et que dans la population urbaine, il y avait un grand nombre de juifs, si on ne lui dit pas ? Parce que 10% de la population, c¹est beaucoup. Et à Casablanca, c¹était 20%. C¹était 80 mille juifs sur 500 mille habitants dans les années cinquante. Comment est-ce qu¹on peut représenter notre passé si on élimine ce côté-là ?
Deuxièmement, c¹est une occasion de dire quel était le rôle de chacun, mais également quels étaient les points communs des deux communautés, quoique c¹est élémentaire. On a parlé du rôle évident des juifs dans l¹économie, dans le commerce international. Savez-vous, par exemple, qu¹il y avait une partie des juifs qui parlait espagnol, parce qu¹elle était expulsée d¹Espagne, etc. ? Mais à Essaouira, CasablancaŠ, il y avait une activité qui était l¹étude de la langue espagnole. Pour quoi faire ? Les Espagnols n¹étaient pas forcément un bon souvenir pour les juifs. Mais c¹était pour le commerce international du Maroc. La langue internationale du Royaume vers le l¹Europe, c¹était l¹espagnol. On a des témoignages écrits de gens à Essaouira qui passaient leur temps à apprendre l¹espagnol. Un de mes grands-pères à Fès -nous ne sommes pas traditionnellement de la langue espagnole- parlait espagnol. Mon père a appris l¹espagnol. C¹était la façon, parce que les juifs jouaient un rôle dans le commerce international. Il leur fallait une langue internationale. Même après l¹arrivée des Français, ils continuaient à avoir cette possibilité d¹apprendre l¹espagnol.
Certes, ce sont de petites choses. On allait me dire que ça n¹a pas une grande importance. Peut-être, mais ça ouvre l¹esprit. L¹histoire n¹est pas faite tellement pour avoir des connaissances. Elle est plutôt faite pour ouvrir l¹esprit à d¹autres situations caractéristiques d¹un moment donné. C¹est ça l¹histoire, dans le programme scolaireŠ C¹est que le petit enfant imagine comment on mangeait avant la découverte des pommes de terre, par exemple. Des petites choses, certes, mais elles permettaient de dire que ça n¹a pas toujours été comme ça, avant les grandes découvertes, le train, etc. L¹enfant se forme une capacité d¹imagination concrète, vérifiable.
L¹histoire marocaine est déjà riche comme elle est. Simplement, il faut la connaître. Car l¹histoire, ce sont des faits réels. Quant à savoir comment on la transmet à nos générations, ça c¹est une chose qui est, la plupart du temps, plus politique qu¹autre chose. C¹est vrai, l¹histoire dans les manuels scolaires est toujours à la limite de la politique. Si on fait la politique à travers ce moyen, il faudrait la faire la plus ouverte possible ou, disons, positive.
Donc, ce que je demande, c¹est tout simplement qu¹on enseigne aux petits Marocains d¹aujourd¹hui qu¹il y a des Marocains juifs comme il y a des Marocains musulmans. Et qu¹on ne fasse pas le mélange avec le sionisme. C¹est une autre chose que certains juifs aient choisi de vivre dans un pays à majorité juive. Mais il y a également des juifs qui, au Maroc, quels que soient leurs opinions politiques ou sociales, ou leur niveau, n¹imaginent pas autrement leur vie qu¹au Maroc.
Aujourd¹hui dans le Maroc, il y a trente millions de Marocains, dont quelques milliers de juifs. Mais il y a également, à l¹extérieur du Maroc, cinq millions de Marocains et non pas quatre millions. Il y a quatre millions de musulmans, ceux dont on parle tous les jours, et aussi un million de juifs qui sont tout aussi marocains. Ils sont partis du Maroc qui à cinquante ans, qui à quarante, trente ou dix ans. Non seulement ils gardent des rapports avec le pays mais ils constituent une partie importante du tourisme externe. Savez-vous qu¹à Marrakech, au moment des fêtes de Pessah, il y a des hôtels entiers qui sont «cachérisés» (NDLR : du mot hébreu «cacher» avec la prononciation du «r» et qui signifie : permis, autorisé, non péché) pour que la fête se passe dans les règles. Evidemment, ça arrange beaucoup de gens de venir faire en même temps leur congé, revoir le pays et faire la fête, le pèlerinage, etc.
Ça, c¹est l¹une des richesses du Maroc. Vous me direz peut-être : pas seulement du Maroc, et vous aurez raison, parce qu¹aujourd¹hui, dans le monde entier, il y a ce qu¹on appelle la mondialisation. C¹est-à-dire que la mondialisation n¹est pas seulement aller travailler ailleurs. Ceci est une partie de la mondialisation. C¹est vrai qu¹aujourd¹hui nous avons 5 millions sur 35 millions de Marocains, qui travaillent à l¹extérieur. Il vont y rester ou non, cela dépendra de chacun, c¹est leur liberté.
L¹autre partie de la mondialisation, c¹est le tourisme, qui est une partie importante de notre vie économique au Maroc. Pour cela, nous avons à être ouverts, accueillants, si nous voulons faire du tourisme. On ne fait pas du tourisme avec de l¹intégrisme, ce n¹est pas vrai, ou en se repliant sur soi-même, ou encore si on ne montre pas un visage ouvert. Et le peuple marocain est un peuple ouvert de toujours. On ne peut pas perdre cette tradition et ne le faut pas. (Fin) Propos recueillis par Abdelkader Jamali

Bon, M6 est un bon client mais on va pas laisser passer ce révisionnisme. D'autant que dans le même temps le pays s'émeut de la tendance islamiste de ses ressortissants en Espagne.
 
Incomplète ou amputée d¹un des éléments la constituant, l¹histoire enseignée à nos enfants dans les écoles est-elle objective ? Non, diraient les historiens et, parmi eux, Simon Levy, directeur du Musée du judaïsme marocain de Casablanca.
Depuis quand "l'histoire enseignée à nos enfants dans les écoles" a-t-elle pour but d'être objective, pleine et entière?
Déjà l'histoire objective ça n'existe pas, alors en plus s'il faut l'enseigner - jamais le but de l'enseignement tel qu'il est envisagé par l'Etat n'a été de semer les graines du débat, voire de la sédition, mais plutôt bien entendu de faire des écoliers de bons petits citoyens fidèles à la logique de l'Etat auquel ils appartiennent. La différence ensuite, ça se retrouve dans l'idée que l'Etat en question se fait des bons petits citoyens - si effectivement le but est que l'Etat serve les citoyens ou que les citoyens servent l'Etat par exemple - et de ce côté-là en France on reste pas mal mieux loti que beaucoup d'autres que je ne citerai pas, mais que vous connaissez :D

Faut-il rappeler que les villes de Fès et Meknès avaient, chacune, une population faite de 10% de juifs? A Essaouira et Sefrou, c¹était la moitié. Et à Debdou, avant son déclin, c¹était 80%. Ne peut-on pas dire cette réalité à l¹écolier marocain et lui donner une image réelle du Maroc d¹il y a 50-60 ans ? Car, une ville marocaine, c¹était d¹abord la médina et le mellah et il n¹y avait pas de frontière entre les deux communautés juive et musulmane.
Benh alors de quoi se plaignent-ils ces gens qui ont écrit l'article? S'ils n'y avait pas de frontières, faut-il mettre en évidence celles qui existent aujourd'hui, souligner les communautarismes, défendre l'idée que les Juifs marocains se démarquent des autres? Promouvoir l'importance et le rôle des divisions culturelles ou ethniques plutôt que les individualités rassembleuses?
Que de sectarisme à la con, cette peur continuelle d'être "assimilé" éprouvée par certains au sein de la communauté juive, ces mêmes qui ensuite vont vous dire que leur fille ne se mariera jamais à un goy - heureusement que les autres sont là, et bien qu'étant moins médiatiques, sont je l'espère et je l'imagine, bien plus nombreux... Et beaucoup d'autre eux ne demandent qu'une chose, c'est que les grandes gueules leur laissent la paix et qu'ils continuent à vivre discrètement et en harmonie, sans qu'un pseudo porte-parole vienne leur expliquer qu'il faut se révolter parce qu'ils ne sont pas dans le bouquin d'histoire...

AJ
 
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