Vétérans coloniaux et vétérans français désormais égaux
PARIS (Reuters) - Après 47 années de gel, le gouvernement va mettre les retraites et les pensions d'invalidité des anciens combattants de ses ex-colonies entièrement au niveau de celles qui sont versées en et les pensions d'invalidité des anciens combattants de ses ex-colonies entièrement au niveau de celles qui sont versées en France.
Les vétérans des anciennes colonies d'Afrique et d'Asie ne touchaient pour l'instant, dans le meilleur des cas, que 30% des sommes versées à leurs frères d'armes français.
Cette revalorisation, dont l'annonce était attendue, bénéficiera à environ 80.000 vétérans, représentera un coût de 110 millions d'euros par an et sera introduite par amendement gouvernemental au projet de loi de finances 2007.
"Nous le devions à ces hommes, qui ont payé le prix du sang, et à leurs enfants et petits-enfants dont beaucoup sont Français", a déclaré Jacques Chirac mercredi, lors du conseil des ministres qui a entériné cette décision.
"C'était une question de solidarité, de justice, de reconnaissance", a-t-il ajouté.
"Cette mesure juste, c'est aussi une façon, pour la France, de réintégrer pleinement cette mémoire dans l'histoire nationale", a souligné le chef de l'Etat, dont les propos étaient rapportés par le porte-parole du gouvernement.
Ces pensions étaient "cristallisées" depuis 1959, par une décision du gouvernement de Charles de Gaulle au moment de la décolonisation.
Selon le ministre délégué aux Anciens Combattants, Hamlaoui Mekachera, un rattrapage des 47 années d'inégalités n'est cependant "pas d'actualité".
Cette mesure coïncide avec la sortie en France du film "Indigènes", qui aborde le rôle des soldats maghrébins engagés dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale.
Jacques et Bernadette Chirac ont assisté à la première parisienne du film de Rachid Bouchareb début septembre.
"Cette reconnaissance, l'Etat français a trop tardé à l'exprimer concrètement", a déclaré pour sa part le Premier ministre, Dominique de Villepin, lors d'une brève allocution à Matignon, en présence d'anciens combattants.
"SYMBOLE"
"Dans une France ouverte, respectueuse de la diversité des sensibilités, des origines et des cultures, vous avez valeur de symbole", a souligné Dominique de Villepin.
"Ce que nous voulons exprimer par ce geste de justice, c'est bien sûr notre reconnaissance et notre admiration pour l'exemple que vous avez donné. Ce que nous voulons vous dire aujourd'hui, c'est aussi notre fidélité à la voie que vous avez su tracer pour notre pays et pour les générations futures", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a annoncé qu'une nouvelle augmentation de deux points de l'indice de la retraite du combattant serait inscrite dans le projet de loi de finances 2007.
"Elle s'ajoute à la hausse intervenue le 1er juillet dernier. C'est la première revalorisation depuis près de trente ans", a-t-il dit.
Vétérans français, vétérans coloniaux, "il n'y aura plus de différence", s'est félicité Hamlaoui Mekachera à la sortie du conseil des ministres.
"J'en suis fier et heureux (...) Il vaut mieux tard que jamais. Pendant 45 ans, ce dossier n'a été traité par personne. Aucun gouvernement n'a mis le moindre centime, n'a pris la moindre initiative", a-t-il dit.
Après des décennies de silence, le dossier avait été relancé le 10 décembre 2001 par un arrêt du Conseil d'Etat jugeant cette différence de traitement entre soldats coloniaux et français était contraire à la Convention européenne des droits de l'homme qui interdit la discrimination sur le critère de la nationalité.
Le gouvernement de Lionel Jospin avait alors engagé une refonte des pensions militaires. Celui de Jean-Pierre Raffarin a poursuivi dans cette voie en inscrivant une enveloppe de 120 millions d'euros au budget de 2004, à la veille des cérémonies marquant le 60e anniversaire du débarquement des forces alliées en Provence le 15 août 1944.
PARIS (Reuters) - Après 47 années de gel, le gouvernement va mettre les retraites et les pensions d'invalidité des anciens combattants de ses ex-colonies entièrement au niveau de celles qui sont versées en et les pensions d'invalidité des anciens combattants de ses ex-colonies entièrement au niveau de celles qui sont versées en France.
Les vétérans des anciennes colonies d'Afrique et d'Asie ne touchaient pour l'instant, dans le meilleur des cas, que 30% des sommes versées à leurs frères d'armes français.
Cette revalorisation, dont l'annonce était attendue, bénéficiera à environ 80.000 vétérans, représentera un coût de 110 millions d'euros par an et sera introduite par amendement gouvernemental au projet de loi de finances 2007.
"Nous le devions à ces hommes, qui ont payé le prix du sang, et à leurs enfants et petits-enfants dont beaucoup sont Français", a déclaré Jacques Chirac mercredi, lors du conseil des ministres qui a entériné cette décision.
"C'était une question de solidarité, de justice, de reconnaissance", a-t-il ajouté.
"Cette mesure juste, c'est aussi une façon, pour la France, de réintégrer pleinement cette mémoire dans l'histoire nationale", a souligné le chef de l'Etat, dont les propos étaient rapportés par le porte-parole du gouvernement.
Ces pensions étaient "cristallisées" depuis 1959, par une décision du gouvernement de Charles de Gaulle au moment de la décolonisation.
Selon le ministre délégué aux Anciens Combattants, Hamlaoui Mekachera, un rattrapage des 47 années d'inégalités n'est cependant "pas d'actualité".
Cette mesure coïncide avec la sortie en France du film "Indigènes", qui aborde le rôle des soldats maghrébins engagés dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale.
Jacques et Bernadette Chirac ont assisté à la première parisienne du film de Rachid Bouchareb début septembre.
"Cette reconnaissance, l'Etat français a trop tardé à l'exprimer concrètement", a déclaré pour sa part le Premier ministre, Dominique de Villepin, lors d'une brève allocution à Matignon, en présence d'anciens combattants.
"SYMBOLE"
"Dans une France ouverte, respectueuse de la diversité des sensibilités, des origines et des cultures, vous avez valeur de symbole", a souligné Dominique de Villepin.
"Ce que nous voulons exprimer par ce geste de justice, c'est bien sûr notre reconnaissance et notre admiration pour l'exemple que vous avez donné. Ce que nous voulons vous dire aujourd'hui, c'est aussi notre fidélité à la voie que vous avez su tracer pour notre pays et pour les générations futures", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a annoncé qu'une nouvelle augmentation de deux points de l'indice de la retraite du combattant serait inscrite dans le projet de loi de finances 2007.
"Elle s'ajoute à la hausse intervenue le 1er juillet dernier. C'est la première revalorisation depuis près de trente ans", a-t-il dit.
Vétérans français, vétérans coloniaux, "il n'y aura plus de différence", s'est félicité Hamlaoui Mekachera à la sortie du conseil des ministres.
"J'en suis fier et heureux (...) Il vaut mieux tard que jamais. Pendant 45 ans, ce dossier n'a été traité par personne. Aucun gouvernement n'a mis le moindre centime, n'a pris la moindre initiative", a-t-il dit.
Après des décennies de silence, le dossier avait été relancé le 10 décembre 2001 par un arrêt du Conseil d'Etat jugeant cette différence de traitement entre soldats coloniaux et français était contraire à la Convention européenne des droits de l'homme qui interdit la discrimination sur le critère de la nationalité.
Le gouvernement de Lionel Jospin avait alors engagé une refonte des pensions militaires. Celui de Jean-Pierre Raffarin a poursuivi dans cette voie en inscrivant une enveloppe de 120 millions d'euros au budget de 2004, à la veille des cérémonies marquant le 60e anniversaire du débarquement des forces alliées en Provence le 15 août 1944.